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Carburants: Sonatrach veut améliorer ses capacités de stockage

par Yazid Alilat

Au sein du groupe pétrolier Sonatrach, la priorité est actuellement à l'amélioration des capacités de stockage de carburants, constituer des stocks de sécurité, augmenter la période d'autonomie et cesser les importations. Selon les chiffres, l'infrastructure de stockage de carburants actuelle n'offre que 11 à 12 jours d'autonomie, alors que le déficit en carburants, dont le diesel, est compensé par des importations, avec une enveloppe annuelle de deux milliards de dollars.

Selon le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, tout cela sera amélioré à l'orée de 2020 avec l'entrée en production des nouvelles raffineries et la réalisation de grands bacs de stockage de produits pétroliers pour augmenter la couverture des besoins nationaux. Dans une intervention jeudi au Conseil de la Nation, Mustapha Guitouni a expliqué que les capacités nationales de stockage de carburants devraient passer de 600.000 mètres cubes actuellement à 2 millions m3 en 2021. «Cet ambitieux» programme permettrait d'atteindre une autonomie de stockage de carburant de 30 jours contre 11 jours actuellement, a-t-il précisé. Ce programme prévoit la réalisation de plusieurs centres de stockage régionaux, dont celui de la région Centre, qui sera implanté près d'Aïn-Ouessara (Djelfa), dans la localité de Lakhchem. Ce centre aura une capacité de 40.000 m3 et devrait couvrir les besoins des wilayas de Djelfa, de Médéa et des wilayas limitrophes et assura une autonomie de 30 jours. La réalisation de nouveaux centres de stockage de produits pétroliers s'intègre par ailleurs dans le programme actuel de réalisation et de réhabilitation de raffineries pour augmenter la production de carburants et couvrir totalement la demande locale, jusque-là satisfaite grâce à des importations d'appoint. Selon le ministre de l'Energie, la réhabilitation et l'extension de la raffinerie de Baraki (Sidi R'zine), sera achevée en octobre 2018, alors que la livraison et l'entrée en service des projets de Tiaret et Hassi Messaoud est prévue en 2021. La livraison de l'ensemble de ces projets devrait, selon le ministre, porter les capacités de production de carburants de 30 millions de tonnes/an actuellement à 40 MT/an. «Ce plan répond à la hausse de la demande de produits pétroliers au cours des dix dernières années, la demande de carburant ayant augmenté de 7% en moyenne annuelle au cours de cette période», avait récemment expliqué le ministre. La consommation nationale de carburants et de gaz est de 15 millions de tonnes/an (MT) en moyenne, alors que la production nationale de ce type de carburants n'est que de 11,5 MT/an, soit un déficit de 3,5 MT/an, qui est importé avec une facture annuelle de deux milliards de dollars. Pour autant, ce programme n'est pas nouveau, puisqu'il a été programmé en 2012 par l'ex-ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, actuellement à l'Industrie, qui avait annoncé la mise en place d'un financement de 10 milliards de dollars pour la réalisation de cinq nouvelles raffineries en Algérie. «Les raffineries de l'Algérie sont vétustes. Nous avons donc décidé d'en construire cinq nouvelles. L'Algérie investira environ 10 milliards de dollars pour ce projet», avait-il alors indiqué. Il a ajouté que «la capacité de raffinage de l'Algérie augmentera ainsi de 30 millions de tonnes par an après l'entrée en production de ces cinq nouvelles raffineries». En 2016, l'ex ministre de l'Energie, Salah Khebri, avait également annoncé devant le Parlement que la production de l'Algérie en produits pétroliers atteindra les 45 millions de tonnes par an à l'horizon 2024 à la faveur de l'entrée en service des raffineries de Hassi Messaoud, Tiaret et Biskra, la réhabilitation de la raffinerie d'Alger et la production des raffineries d'Arzew et Skikda. D'ici là, l'Algérie continuera à importer des carburants, et la facture sera encore plus lourde avec l'accroissement du parc automobile, mais également de la consommation industrielle. Et, dès le début de la mise en service des ces infrastructures de stockage et de raffinage, l'Algérie devrait cesser les importations de carburants dès 2020, avait indiqué au mois de juillet dernier le ministre. M. Guitouni avait expliqué que l'entrée en production des deux raffineries de Tiaret et Hassi Messaoud permettra à l'Algérie, à partir de 2020, de couvrir ses besoins en carburants, dont le gas-oil qui est importé en grande partie, «et ne plus avoir à importer» de carburants.