Les
prix des produits agricoles frais vont baisser dans les deux prochains mois, a
pronostiqué Tahar Boulenouar, président de
l'association nationale des commerçants et artisans (ANCA).
Il a
affirmé, jeudi lors de son passage à la radio nationale, que les prix des
produits agricoles frais, comme la tomate ou la courgette, ont commencé à
baisser. Mais, sur les raisons de la persistance de la hausse des prix des
fruits et légumes, il a préféré botter en touche, et expliquer que la
production sous serre doit être développée. Car, selon lui, si la plasticulture
était pratiquée par tous les agriculteurs, il n'y aurait pas eu de problèmes de
disponibilité de la production, et donc des prix. ?'On ne peut garantir des
prix bas, si on ne garantit pas la production'', a-t-il dit. Les prix en
moyenne de la tomate sont de 150-160 DA/kg, entre 50 et 70 DA/kg pour la
courgette, alors que la pomme de terre est cédée entre 50 et 80 DA/kg. Par
ailleurs, sur les dernières propositions du Premier ministre pour relancer le
secteur commercial, et donc avoir des produits fabriqués localement, il a
expliqué que ?'les défis actuels sont de savoir comment exploiter les
potentialités du pays: il y a des terres agricoles non
exploitées, 80% des potentialités touristiques ne sont pas exploitées.'' ?'Les
défis qui se posent pour le moment c'est de savoir comment exploiter ces
potentialités économiques.'' ?'En second lieu, il s'agit de réduire la facture
des importations, alors qu'il y a des potentialités locales, qu'il faut
exploiter.'' Et, en troisième lieu, a-t-il ajouté, ?'il faut consolider les
projets de développement, et notamment encourager les petites entreprises et
les petits projets économiques locaux, car ce qui est importé, ce sont des
petits produits, comme le fil, les ciseaux, les bobines de laine, fabriqués par
des petites entreprises étrangères''. ?'Donc, il s'agit de savoir comment
encourager et ouvrir la voie aux projets des petites entreprises'', souligne M.
Tahar Boulenouar. Actuellement, le secteur du
commerce compte plus de 2 millions de registres de commerce, avec les 4/5eme
dans le commerce, le reste est versé dans les services, explique par ailleurs
M. Boulanouar, selon lequel ?'les commerçants
algériens sont très en retard par rapport au commerce électronique''. ?'Les
commerçants algériens sont très en retard dans l'utilisation des moyens
électroniques, et il n'y a pas de culture dans le paiement électronique'',
a-t-il ajouté. Concernant le projet de loi sur le commerce électronique, soumis
par le gouvernement au Parlement la semaine dernière après son adoption en
Conseil des ministres, il a indiqué qu'»il faut du temps pour les commerçants
pour s'initier et acquérir la culture du commerce électronique». En outre, il a
indiqué que son association revendique ?'un allègement des sanctions prévues
dans ce projet de loi à l'encontre des commerçants qui refusent d'aller au
paiement électronique». ?'Il faut alléger les sanctions contenues dans ce
projet de loi'', qui peuvent aller de 1 à 2 millions de dinars contre tout
commerçant contrevenant. ?'Cette sanction va empêcher les gens de s'intégrer
dans ce projet, on a donc proposé que ces sanctions soient de 500.000 à 1
million de DA.'' M. Boulenouar a ajouté qu'en janvier
prochain, ?'on va programmer des cycles de formation et d'initiation (aux
commerçants) dès que cette loi sera adoptée, ainsi qu'une formation aux
commerçants pour l'exploitation des plateformes électroniques.'' ?'Avec l'appui
de chambres de wilayas du commerce et d'industrie, on va organiser un programme
de formation au commerce électronique'', ajoute M. Boulenouar.
Le projet de loi sur le commerce électronique ?'encadre les droits et
obligations des commerçants et des consommateurs'', avait expliqué la ministre
de la Poste et des TIC, qui a indiqué que ?'tout peut être commercialisé en
ligne, sauf les médicaments, le tabac, ou les jeux de hasard, et les produits
prohibés''. En outre, les commerçants ont un délai d'une année pour se doter
d'un terminal de paiement électronique (TPE). Mais, la ministre a reconnu qu'il
y a un problème de disponibilité des TPE, car un appel d'offres pour la
fourniture de 50.000 TPE lancé par Algérie Poste a été infructueux. Le
président de l'ANCA a d'autre part dénoncé le commerce parallèle, estimant qu'il
occasionne ?'un manque à gagner énorme au Trésor, et les produits qui y
circulent ne répondent pas souvent aux normes''. De plus, ?'c'est un obstacle
potentiel aux investissements, et concurrence même les projets d'investisseurs
étrangers.'' ?'Toute mesure, qui vient régler ce problème, est la bienvenue'',
a-t-il affirmé. Enfin, il a annoncé l'organisation prochainement à Paris d'un
salon des produits algériens, car ?' il y a beaucoup de produits algériens sur
les marchés européens, pas seulement en France.''