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Et l'argent du pétrole ?

par Moncef Wafi

Ouyahia qui nous promet l'enfer de Dante, nous invitant à nous essorer jusqu'au dernier centime pour la survie du système. Des députés qui applaudissent parce qu'ils sont achetés pour le faire et certains de faire même dans l'excès de zèle en suggérant, comme ça, au passage, que le pauvre hère, qui crève la bouche ouverte comme la sardine rejetée en mer par la maffia du poisson, mette la main à la poche et contribue à la pérennité du régime. Un téléthon à la gloire de ceux qui ont ruiné le pays, ni plus ni moins. Cette députée a trouvé la parade en demandant aux Algériens de puiser dans leurs économies pour renflouer les caisses asséchées par une gestion clientéliste et clanique de l'Etat.

Ouyahia cherche à faire mieux que les dernières fois. Non content de nous prendre du haut de ses ordres de mission, il veut nous enfermer à double tour dans la maison et jeter la clé avec les sardines noyées par des armateurs sans scrupules. Barricader les fenêtres, piéger les sorties de secours et nous voir brûler dans l'enfer promis. En évoquant une forte taxe pour ceux qui voyagent à l'étranger, même si c'est pour 2019, le Premier ministre n'est plus dans l'économie ni dans le politique.

Comment expliquer qu'on ne touche pas aux fortunes suspectes, aux affaires des hommes de paille ; qu'on oublie la fraude fiscale et la fuite des capitaux à l'étranger pour se focaliser sur comment étrangler un peu plus le peuple !?

La proposition de Ouyahia est une énième provocation après les ponctions sur salaire et la chasse aux sorcières qui a décapité les entreprises nationales avant de les vendre au dinar symbolique. L'oral de Ouyahia devant le Parlement a été tout sauf une réponse à la seule question que se pose tout Algérien de 7 à 77 ans. Mais où sont passés ces milliards de milliards de dollars ? On ne demande pas la lune ni un terrain où construire des tours à Alger, on est dans une logique d'épicier. Que Ouyahia nous explique par A+B qui a dilapidé l'argent du pétrole !

Certes, il y a les prêts de la banque, Ouyahia répond que c'est deux fois rien, un peu d'argent de poche qu'on a distribué, le système ne pouvant cohabiter avec l'honnêteté et les compétences.

De toute façon c'est un argent qu'on n'est pas près de revoir, précisera-t-il, histoire de ne pas attendre que la justice bouge son petit doigt. L'informel, c'est du pipi de chat, une broutille dans l'océan de l'argent dilapidé.

Alors où est passé tout cet argent ? Le pays vacille et on nous prépare déjà à privatiser Sonatrach avec le peu d'argent qui reste et celui qu'on nous prendra, bien sûr.