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Constantine - Colère des entrepreneurs conventionnés avec AT

par A. Mallem

Les 60 jeunes entrepreneurs issus des dispositifs de l'emploi tel que l'Ansej et la Cnac qui ont signé des conventions de travail avec l'entreprise Algérie Télécom de Constantine sont revenus encore à la charge, hier, devant la direction de wilaya de cette entreprise située à la cité Boussouf pour organiser un sit-in de protestation. Rencontrés le matin sur ce site, les protestataires ont expliqué qu'ils s'élèvent contre les retards de paiement de leurs factures de prestations de service effectuées pour le compte de cette entreprise. Ils assurent que la plupart de ces factures sont en souffrance à l'administration d'AT depuis les années 2013, 2014 et 2015. «C'est bien le quatrième sit-in de protestation que nous organisons ici», nous a déclaré hier M. Malki Noreddine, le président de l'association créée récemment par ces entreprises.

Ce dernier nous a déclaré que «le dialogue est maintenant rompu avec la direction d'AT et les entrepreneurs ont décidé de s'adresser directement à la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la Communication (PTIC) pour recouvrer leurs droits». «Et si nous n'obtenons rien, ont ajouté d'autres membres de l'association, il y aura de l'escalade dans la protestation et cette escalade peut se traduire de plusieurs façons».

Ensuite, nos interlocuteurs se sont relayés pour raconter toutes les péripéties qu'ils ont connues dans la quête de leurs droits, l'accueil parfois méprisant que leur réservent les responsables de l'administration d'AT, les vexations et même les menaces de les porter sur la «black list», la liste noire de l'entreprise, suivant laquelle ils ne seront plus rappelés pour du travail. «Ils sont allés plus loin en nous menaçant de nous traduire en justice si nous continuions à réclamer», a affirmé un protestataire approuvé par ses pairs. D'autre part, ont signalé les protestataires, alors que nous avons été réduits au chômage technique depuis une année, nous avons remarqué dernièrement que 4 de la soixantaine d'entreprises en contrat avec AT ont obtenu des plans de charges, des chantiers et sont en train de travailler.

On est alors en droit de se demander pourquoi ces entreprises et pas nous qui avons signé aussi des conventions de 5 années de travail garanti avec l'entreprise. «Mais il faut dire aussi que les fameuses conventions signées avec l'Ansej qui nous a ramenés de l'université, ne sont pas respectées par AT», nous ont signalé de jeunes entrepreneurs de cette catégorie qui représente la majorité dans l'association. Et d'ajouter qu'ils étaient tous des étudiants en master, des ingénieurs qui furent insérés dans ce dispositif d'emploi. Ces derniers se sont plaints d'avoir travaillé une année seulement avec AT avant de se retrouver tous au chômage et sans plans de charges. «Alors que nous avons des charges à payer à la Cnas, la Casnos, la Cacobatph et les assurances. Pourtant, poursuivent les plaignants, la convention signée avec les dispositifs de l'emploi oblige Algérie Télécom à nous donner des plans de charges durant une période de 5 ans. Or, non seulement cette entreprise a failli à ses engagements, mais ses responsables ne veulent pas s'acquitter de leurs dettes envers nos entreprises». «Sur ces questions, nous n'allons pas nous taire et nous irons loin pour recouvrer nos droits», ont laissé entendre les protestataires. Du côté de l'administration de wilaya d'Algérie Télécom c'est le silence total. L'entreprise doit demander une autorisation à la direction générale, à Alger, pour pouvoir s'adresser à la presse, nous a-t-on répondu.