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Les prix en hausse

par El-Houari Dilmi

Même si la suspension temporaire des mouvements de ruminants par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural est perçue comme un moyen de soutenir les prix des moutons à la baisse, à pratiquement quinze jours de l'aïd El-Adha, la réalité des prix sur le terrain n'est pas la même, puisque les tarifs moutons amorcent une hausse relative, qui inquiète le commun des chefs de famille.

En effet, lundi dernier, au marché à bestiaux de Tiaret, l'un des plus importants de l'Oranie et même du pays, les bêtes encornées atteignant jusqu'à 55.000 DA, sous le regard médusé du chaland, venu beaucoup plus pour se rincer les yeux que de mettre la main à la poche. Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette hausse des prix des moutons, à commencer par l'interdiction de tout mouvement de cheptel, sans la délivrance d'un certificat vétérinaire et l'identification individuelle des moutons. Cette interdiction, imposée par les services vétérinaires en raison des risques de maladies, la fièvre aphteuse notamment, a tiré vers le haut les tarifs des bêtes, surtout pour les maquignons et autres intermédiaires, venus de plusieurs wilayas du pays pour faire le plein de moutons, mais revenus bredouilles à cause des difficultés d'obtention du certificat de vaccination, délivré par les services vétérinaires.

«Aucun mouvement de cheptel n'est autorisé sans le certificat de vaccination en bonne et due forme et une indentification individuelle des moutons avec boucles fixées à l'oreille», nous explique l'inspecteur vétérinaire de wilaya, Kouadria Mehdi, contacté par le Quotidien d'Oran. Selon ce même responsable, le wali doit prendre un arrêté cette semaine pour l'ouverture d'une vingtaine de points de rassemblement et de vente des moutons dans plusieurs communes de la wilaya. Au marché à bestiaux de Tiaret, une wilaya qui dispose de plus de deux millions de têtes d'ovins, les prix variaient entre 25.000 DA pour un antenais de 15 kg à peine jusqu'à 60.000 DA pour une belle bête encornée. La mercuriale des prix des fruits et légumes connait, elle aussi, une surchauffe remarquée par tous, ce qui risque de mettre la ménagère KO, bien avant la rentrée des classes, un autre grand «sacrifice» pour les chefs de famille.