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Sellal à Tamanrasset: «La priorité des priorités, c'est la sécurité»

par Notre Envoyée Spéciale A Tamanrasset Ghania Oukazi

A la demande insistante des habitants de Tamanrasset d'ouvrir les frontières sud pour des besoins d'échanges commerciaux, le Premier ministre a mis en avant l'impératif nécessité de préserver la stabilité et la sécurité du pays.

«On est dans une région frontalière, vous connaissez bien les problèmes, les pays voisins vivent des situations complexes et compliquées d'instabilité et d'insécurité, on doit impérativement, préserver la stabilité de notre pays,» a commencé le Premier ministre par noter, en réponse à la demande récurrente et insistante des représentants de la société civile de la wilaya de Tamanrasset, qu'il avait rencontrée, jeudi dernier, à la Maison de la Culture de la ville. Abdelmalek Sellal a souligné que «la priorité des priorités, c'est la sécurité, le problème n'est pas en Algérie, nous avons une armée et des services de sécurité très forts qui veillent au grain, au niveau des nos frontières mais n'oubliez pas, dans ces pays il y a des groupes terroristes très dangereux, il faut qu'on soit très vigilant, sans la sécurité, on va tenter de nous déstabiliser.» Le Premier ministre tentera, avec arguments en main, de convaincre les habitants de la région d'accepter la fermeture des frontières pour des raisons strictes de sécurité. «On est obligé d'accepter certaines restrictions pour préserver la sécurité et la stabilité de l'Algérie,» leur a-t-il dit.

Il explique, encore, que «l'insécurité est devenue un problème qui secoue le monde entier.» Il affirme, surtout, que «sur instructions fermes du président de la République, on œuvre inlassablement, pour aider à stabiliser les pays voisins parce que leur sécurité c'est la nôtre.» Il continue son plaidoyer en faveur des exigences de la sécurité, en indiquant que «je suis d'accord avec vous, quand vous dites que vous n'arrivez pas à reprendre vos échanges commerciaux avec les pays voisins mais imaginez, un seul instant, si on ramène des touristes étrangers et qu'ils tombent dans un guet-apens, nous avons plus de 800 km de frontières qui sont toutes au rouge, si ça arrive -Dieu nous en préserve-, on ne verra jamais un étranger venir chez nous, ce n'est pas facile?» Les exemples «à In Salah, nous avons un complexe dans les hydrocarbures entre Sonatrach, BP (British Petroluem) et Statoil, ce sont les Algériens qui le gèrent, les ingénieurs étrangers viennent de temps en temps et repartent, tout de suite, la situation n'est pas simple, rappelez-vous aussi ce qui s'est passé à Tiguentourine, nous avons fait nos preuves, on a démontré au monde entier que celui qui cherchera à nous déstabiliser sera laminé !» Et son rappel inquiétant «même avec les frontières fermées, on a toujours les chercheurs d'or qui se faufilent, chez nous, on les arrête, on les relâche, ils reviennent, donc préserver la sécurité de ses immenses frontières et territoires n'est pas chose aisée.» Le Premier ministre affirme, cependant, que «vous avez un jour par mois pour faire votre troc avec les pays voisins, s'il faut qu'on vous rajoute un deuxième ou troisième jour, on pourra y réfléchir, mais on ne peut jouer avec la sécurité ni toucher aux mesures qui ont été décidées pour la préserver.» Sellal abordera la question du Tourisme, «un secteur qui pourra faire vivre la région, toute entière», dit-il. Mais il met encore une fois, la sécurité en avant. «Ce sont les gendarmes qui assurent la sécurité des touristes étrangers mais on peut gérer le problème autrement, d'autant qu'on a des touristes qui arrivent pour visiter l'Assekhrem, il n'est pas nécessaire de recourir à l'escorte de la gendarmerie, vous pouvez discuter avec des sociétés privées pour assurer leur protection,» suggère-t-il aux propriétaires d'agences de tourisme. Mais, affirme-t-il «obligation nous est faite d'assurer à 100% la sécurité des étrangers, sinon si on a un quelconque problème, personne ne nous fera plus confiance, les banques étrangères nous feront du chantage, tout autant que les firmes internationales.» Il leur promet que «d'ici à septembre prochain, (saison haute du tourisme dans la région, ndlr), on étudiera la question des sociétés privées pour assurer la sécurité des touristes étrangers.»

Reçu avec un grand enthousiasme par les habitants de la wilaya, Sellal le leur rend bien, en leur disant «je connais la région depuis de longues années, je suis arrivé à Tamanrasset le 19 juin 1978, il y avait une véritable économie locale (le troc avec les pays voisins), il y avait le rallye Paris-Dakar..., je suis, avec vous, pour tout ce que vous voulez mais ce qui fait peur, aujourd'hui, c'est l'insécurité, la situation est difficile, très difficile.»

Le Premier ministre veut les rassurer en leur lançant «restez comme vous l'avez toujours été, des hommes fiers et responsables.»