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Fondation de l'islam de France: Dalil Boubakeur persiste et signe

par Moncef Wafi

  La Fédération nationale de la Grande Mos- quée de Paris (FNGMP) persiste et signe dans son refus de participer aux travaux de la Fondation de l'islam de France et de son Conseil d'orientation. Dans un communiqué daté de ce mardi et signé par son président, le recteur Dalil Boubakeur, la FNGMP annonce qu'«après concertation et débats entre ses membres» réunis «en bureau national en son siège à la Grande Mosquée de Paris», cette décision a été prise, dénonçant au passage «toute forme d'ingérence directive dans la gestion du culte musulman et de sa représentation». Parmi les griefs retenus contre cette démarche officielle, l'absence de «concertation avec les musulmans de France» lors du «montage hétéroclite de cette fondation». La Fédération reproche également la marginalisation de son président bien qu'il ait été «pressenti l'an dernier pour la présidence du Conseil d'orientation de cette fondation» d'où une composition déséquilibrée de cette dernière «malgré l'accueil favorable fait à M. Jean-Pierre Chevènement par la Grande Mosquée de Paris et sa Fédération». Un ton plus conciliant envers l'ancien ministre qui avait été taclé par une source proche de la FNGMP qui avait indiqué, à l'APS, que les membres n'acceptent pas d'abord qu'une institution censée gérer les affaires du culte musulman soit présidée par un «non musulman».

Rappelons que le 23 janvier dernier, la FNGMP avait annoncé, une première fois, son intention de ne pas participer aux travaux de la mise en place de la Fondation pour ne pas cautionner «toute forme d'ingérence» dans la gestion du culte musulman en France. Le communiqué de la FNGMP avait précisé qu'elle a décidé «de ne pas participer aux travaux de mise en place de la Fondation de l'islam de France et de son Conseil d'orientation ainsi qu'à ceux de la mise en place de l'Association culturelle».

Selon la même source d'informations, la FNGMP dénonçait l'ingérence française dans la gestion du culte musulman et de sa représentation, «d'autant que l'élaboration desdites structures n'a jamais fait l'objet d'une large concertation avec les musulmans de France», expliquait alors le document. De ce fait, la Fondation refuse «toute tentative» de mise sous tutelle de l'exercice de leur religion et appelle toutes les fédérations et associations musulmanes gestionnaires de lieux de culte, ainsi que tous les musulmans de France, à rejeter l'initiative de l'ex-Premier ministre français. Pour rappel, le ministère de l'Intérieur français a lancé en décembre dernier la Fondation de l'islam de France pour gérer et organiser le culte musulman en France. Dirigé par Jean-Pierre Chevènement, le conseil d'administration de la Fondation de l'islam de France, qui succède à la Fondation des œuvres de l'islam de France, créée en 2005 sous l'impulsion de Sarkozy alors ministre de l'Intérieur, compte cinq personnalités qualifiées, trois représentants de l'Etat, deux représentants des donateurs, ainsi que le président du CFCM.

Le Conseil d'orientation, placé sous la houlette de Dalil Boubakeur, est composé de six représentants du CFCM et 24 personnalités du monde scientifique, philanthropique, social et culturel.