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Mercuriale: Temps difficiles pour les smicards

par Tahar Mansour

  Si au début du mois de janvier 2017 une certaine confusion régnait sur les prix des produits que nous consommons chaque jour, depuis quelques jours, la tendance haussière s'est installée et la majorité des citoyens commencent à ressentir ses effets sur leur pouvoir d'achat.

Déjà, la pomme de terre a dépassé la barre des 55 DA pour atteindre 65 DA le kilo et plus, depuis qu'il a commencé à pleuvoir, et les autres légumes sont à l'avenant. L'oignon sec (pourri de l'intérieur) a atteint 70 DA et le vert n'en est pas loin à 50 et 60 DA, l'ail est très loin à 600 DA le kilogramme. La tomate, même si ce n'est pas la saison, vaut quand même entre 180 et 200 DA alors que la salade verte varie de 120 à 150 DA le kilo. Les petits-pois ne veulent pas descendre en dessous de 180 DA, les artichauts coûtent entre 70 et 90 DA et les fèves sont dans une fourchette entre 100 et 140 DA le kilo. La courgette est à 180 DA, les carottes et la betterave entre 50 et 80 DA au moment où le poivron et le piment sont vendus entre 150 et 180 DA. Les autres légumes ont tous vu leurs prix augmenter entre 20 et 40% de ce qu'ils étaient en pareille saison. Les légumes secs, très demandés pendant l'hiver, ont presque doublé de prix puisque les pois chiches ont atteint 400 DA le kilo, les lentilles entre 200 et 250 DA et les haricots blancs dans la même fourchette. C'est aussi le cas des pâtes qui ont toutes pris entre 10 et 30 DA de plus par paquet de 500 g. Pour les fruits, à part les oranges et la mandarine que nous trouvons à profusion et qui coûtent entre 70 et 180 DA selon la qualité pour les oranges et entre 100 et 250 DA pour la mandarine, les autres sont intouchables. La banane dépasse les 600 DA le kilo, les pommes (locales) sont entre 250 pour les plus petites toutes ridées et 500 DA, la fraise qui a fait une apparition timide vaut 700 DA le kilo. Nous préférons ne pas parler des autres fruits ?'exotiques'' qui, même produits localement, ne peuvent plus être regardés par la majorité des citoyens, quant à les acheter, tout le monde les a oubliés. Le poisson et la viande sont devenus un peu plus chers bien que le poulet ait perdu quelques dinars par kilo mais c'est peut-être pour mieux s'envoler par la suite. Les boissons, les fromages, le chocolat, les yaourts ont tous vu leurs prix relevés entre cinq et 20 DA l'unité. C'est aussi le cas des services qui ont été augmentés de façon anarchiques par ceux qui les détiennent et qui mettent en avant l'augmentation des prix de tous les produits.

Un recul a été observé dernièrement dans les achats réalisés par les ménages et cela se confirme quand nous voyons de nombreux produits défraîchis ou poussiéreux car étant restés longtemps à attendre un hypothétique client. Les citoyens se plaignent aussi des prix des vêtements qui sont de plus en plus élevés, forçant de nombreux Algériens à se tourner vers le chiffon ou les produits vraiment bas de gamme qui comportent un risque pour leur santé, selon certaines sources. Mais il faut aussi noter que le comportement irraisonné de nombre de nos concitoyens y est pour beaucoup dans ces augmentations injustifiées des prix des produits de large consommation puisqu'ils achètent inconsidérément et, parfois, sans même en avoir besoin. Si les pouvoirs publics ne peuvent plus réguler un marché qui est régi par la loi de l'offre et de la demande, les Algériens devraient justement utiliser cette loi pour faire baisser les prix, tout simplement en inversant la donne de la demande moins forte que l'offre, c'est-à-dire en achetant juste ce qu'il faut et en boycottant les produits jugés trop chers.