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Le carburant de la croissance

par Mahdi Boukhalfa

Le pétrole continue d'être le carburant de la croissance économique mondiale. L'énergie fossile, gaz et pétrole, et leurs produits dérivés, restent, selon des experts, les carburants les moins chers sur le marché pour la croissance économique mondiale. Les industries et les manufactures dans le monde fonctionnent aux énergies fossiles, tout autant que les moyens de transports, l'agriculture, et une grande partie des services (restauration, hôtellerie, chaufferies,..). Et, contrairement aux prévisions des experts spécialisés dans les énergies renouvelables, le pétrole reste la seule matière première énergétique, qui sera utilisée dans les dix à vingt prochaines années pour faire tourner l'économie mondiale, à commencer par l'extraction des minéraux et matières premières pour faire fonctionner les usines de construction de voitures, d'avions, de trains, navires, de fusées et autres industries pour le confort des êtres humains. Si des efforts importants avec d'énormes investissements qui se chiffrent en milliards de dollars sont mis en place par certains pays occidentaux comme la Norvège, le Danemark, l'Allemagne ou le Japon et l'Islande pour mettre fin à la dépendance des énergies fossiles en développant un autre modèle de consommation énergétique avec le renouvelable, et les carburants «bio», tout en évitant la solution dangereuse du nucléaire pour les 50 prochaines années, le pétrole reste indétrônable pour les dix prochaines années. Et au-delà. Pour les pays producteurs, en particulier ceux de l'OPEP, le moment est donc crucial avec cette crise économique mondiale, qui dure et dont les effets pèsent sur les cours du brut, et donc sur les budgets des Etats qui en dépendent. La réunion d'Alger, qui s'est terminée, disons-le, avec une certaine surprise, avec un préaccord pour une limitation de la production de l'Organisation, a quelque part répondu à cette problématique du dualisme entre énergies fossiles et énergies durables, à un moment où l'économie mondiale a un besoin urgent de souffler. Et, surtout, d'avoir des nouvelles rassurantes sur le front des approvisionnements en pétrole, avec des prix qui correspondent aux réalités du marché et de la demande des pays industrialisés, qui veulent faire redémarrer la croissance, qui va se traduire avec des carnets de commandes pleins des manufacturiers, une envolée des indices boursiers, une détente des taux d'intérêts et une relance durable des investissements. Et, au bout de la chaîne, des produits compétitifs, des marchés dynamiques, une reprise de la consommation et des prêts bancaires, et une hausse de la redistribution des revenus et de l'épargne. La bonne santé du marché pétrolier est quelque part le pouls qui sert à décrypter la bonne santé de l'économie mondiale.

 Car un pétrole bon marché n'est pas bon pour la croissance mondiale, qui a besoin d'investissements sûrs et sécurisés par un climat de confiance économique durable. Pour autant, il est maintenant du devoir des pays de l'OPEP de sauvegarder cette confiance retrouvée au sein de l'Organisation, et, surtout, de ne pas décevoir les attentes des marchés. Les prix ont grimpé vendredi en clôture à presque 50 dollars/baril. Un signe que le marché reste attentif au moindre soubresaut de l'OPEP, qui produit 40% du pétrole commercialisé dans le monde. Et un message clair que le pétrole est également une source de profits inépuisable pour les traders et les maisons de courtage, comme pour les capitaines d'industries, à la recherche d'un pétrole à bas coût pour maximiser leurs profits. Et c'est cette grouillante activité qui, en réalité, donne la pleine mesure de cette source énergétique encore incontournable.