
Nos
grands-mères quand elles voulaient faire régner, au soir, le calme dans les
maisons, elles faisaient appel à leur imagination. Et pour faire peur aux
petits perturbateurs, elles leur contaient l'histoire de « bouloulou
», un monstre mangeur d'hommes, sorti tout droit des ténèbres. Plus aucun bruit
ne sera, alors, entendu dans la maison, ni aucun mouvement, chacun prend son
oreiller et se camoufle la tête sous les draps. L'histoire a légèrement changé,
dans les temps modernes, où le monde est devenu un petit village avec des
maîtres qui font régner la peur, partout, en sortant une copie contemporaine de
« bouloulou », habillé celui-là de treillis, une
kalachnikov entre les mains et accoutré d'une longue barbe sauvage. Les
combattants de Daech font régner la terreur. Au
moindre coup de feu qui éclate en Europe, les médias se ruent sur les brancards
en désignant d'une manière sommaire le bourreau terroriste, Daech
en l'occurrence. On n'attend plus les résultats de l'enquête pour incriminer
une partie ou une autre, pour expliquer les tenants et aboutissants des
attentats terroristes commis dans le monde occidental, on met tout sur le dos
de Daech et on se met en position d'attente qu'il en
manifeste sa revendication « publique », par le biais de vidéos très
difficiles, voire impossibles, à authentifier. Enfin, c'est eux-mêmes, les
enquêteurs occidentaux, qui authentifient l'origine de ces vidéos. Laab h'mida wa
racham h'mida ! Une
respectable agence de presse occidentale, qui a donné l'information vendredi
dernier relative à l'attaque sanglante commise dans un centre commercial de
Munich, a bizarrement fait le lien entre cette attaque et une autre qui a eu
lieu en? 1972, année des jeux Olympiques dont l'organisation a été confiée à
l'Allemagne ! Uniquement en relevant que le centre commercial en question se
trouve à proximité du stade olympique de Munich où le groupe palestinien
Septembre noir avait pris en otages 11 athlètes israéliens avant de les
abattre. Du coup, on canalise une opinion publique en plein désarroi face à ces
attaques qui ont tendance à se répéter en Europe. Daech,
c'est le bouloulou des temps modernes, un monstre qui
fait des émules, qui confine à la défensive les musulmans du monde entier, et
qui permet aux dirigeants occidentaux de faire passer leur projet de guerre en
Syrie, en Irak et en Libye. Une guerre qui fait tourner à pleine roue le
sacro-saint complexe militaro-industriel des Occidentaux. Allez voir à combien
se calcule, ces deux dernières années, la facture de la vente d'armes de ces
pays occidentaux et vous saurez tout l'intérêt qu'ils portent à cette guerre
contre Daech. En sus de détourner les pays musulmans
du véritable défi, le progrès et le développement socioéconomique. Aucune
organisation terroriste d'envergure internationale ne peut voir le jour sans la
bénédiction et le soutien de la CIA, du Mossad, ainsi que d'autres services
secrets français et britanniques. Et, le plus grand mal, avec la collaboration
active de certains pays musulmans. Parfois, le monstre se retourne contre son
créateur, cela fait partie des risques de la manipulation de produits
dangereux, mais dans ses gènes programmés, il dévore sans faute la proie toute
désignée, les musulmans. Ces derniers paient les pots cassés,
qu'ils soient expatriés dans des pays occidentaux ou chez eux dans leurs
propres pays, ravagés par la haine, les guerres et les crimes abominables
commis par cette organisation qui semble défier le monde et vouloir instaurer
le califat au 21e siècle à l'aide d'attentats suicides et de terreur propagés
dans de vastes contrées dévastées et dépeuplées, rendues fertiles pour imposer
leur doctrine, aidés en cela par ceux-là mêmes qui s'émeuvent aujourd'hui des
crimes abjects commis sur leur sol. Daech
n'est pas, et ne peut pas être, l'ambassadeur de l'islam. On ne peut tenir tête
aux Occidentaux en leur déclarant la guerre avec si peu de science et de
conscience. Il serait vraiment attardé mental quiconque croirait que Daech a la moindre chance de faire plier les Occidentaux à
sa politique. Au fait, où est passée Al-Qaïda ?