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Annulation de la cession de ses actions: Le groupe El Khabar se conforme à la décision de la justice

par Moncef Wafi

Le groupe de presse El Khabar a réagi officiellement à la décision de justice du 13 juillet dernier annulant la cession de ses actions au profit de Ness Prod, filiale du groupe privé Cevital.

Les actionnaires du groupe réuni ce jeudi en assemblée générale extraordinaire ont décidé de se conformer à la décision du tribunal administratif de Bir Mourad Raïs. Cette réunion devait débattre de l'avenir administratif du groupe et les décisions prises tendent à se conformer au verdict. Ainsi, Zahreddine Smati, président du conseil d'administration, désigné porte-parole du groupe de presse, est chargé de l'exécution du verdict. Parmi les décisions de l'AG, la réactivation du conseil d'administration conformément au règlement de l'entreprise et la reconduite de Kamel Djouzi et Ali Djerri à la tête, respectivement, du journal El Khabar et de la chaîne KBC.

Par ailleurs, le communiqué de la SPA El Khabar met en garde toute partie parlant en son nom et s'immisçant dans la mise en application de la décision de la justice. Une mise en garde qui vise certainement les avocats du ministère de la Communication qui ont indiqué, après l'invalidation de la transaction commerciale, que le journal El Khabar est tenu de régulariser sa situation juridique. «Dès la notification de la grosse de la décision d'annulation de la transaction par voie d'huissier aux actionnaires du groupe El Khabar et de la société Ness Prod et au notaire qui a établi le contrat, le journal El Khabar se trouvera dans une situation de vide juridique et ne pourra paraître avant sa régularisation juridique», avait averti Me Bitam lors d'une conférence de presse. Pour le ministère, El Khabar n'aura plus de gestionnaire une fois la décision appliquée. Et c'est dans cette optique que la SPA a tenu à régulariser sa situation administrative pour ne pas souffrir de cette situation.

«Si la décision est appliquée aujourd'hui, El Khabar ne peut pas paraître demain», avait encore affirmé l'avocat qui précisera, par ailleurs, qu'en cas de non-respect de cette obligation juridique et judiciaire, faisant certainement référence à l'agrément du titre, «les responsables du journal assumeront les conséquences», lesquelles, selon lui, peuvent les conduire «à des poursuites pénales car toutes les clauses du contrat sont nulles». Pourtant, et devant ces menaces, le ministre de la Communication avait affirmé, quelques heures plus tard, que «l'Etat n'a pas l'intention de fermer le groupe El Khabar». Quant aux conséquences commerciales de cette annulation de cession des actifs, l'AG du groupe ne les abordera pas. Cette question concerne en premier lieu le remboursement du montant de la transaction par les actionnaires d'El Khabar. Me Bitam avait indiqué que le ministère de la Communication ne peut pas intervenir, estimant que le remboursement aura lieu soit à l'amiable, soit par voir de justice.