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L'actualisation du snat : est-ce l'urgence du moment ?

par Abdelkader Khelil*

De l'expérience de près de quatre décennies, force est de constater que la gestion territoriale n'a jamais disposé de la volonté politique forte et nécessaire pour en faire le cadre référentiel permettant d'assurer une conduite planifiée et efficace du processus de développement économique et social du pays. C'est pour cette raison que la «symphonie territoriale» n'a pu être convenablement jouée, en raison de l'absence d'inscription des politiques sectorielles dans un schéma préalablement concerté, arbitré et approuvé.

S'il en est ainsi, c'est que l'aménagement du territoire a été relégué à une fonction tout à fait secondaire, sans objectifs précis contraignants et sans obligation de résultats. Sinon, comment expliquer qu'il soit constamment ballotté d'un Ministère à un autre, sans domiciliation conforme à son caractère de mission horizontale et structurante ? À partir de là, on peut comprendre aisément pourquoi est réduite l'ardeur de sa dynamique vivifiante de ses différents territoires et pourquoi furent négligées les questions latentes d'équité et d'égalité des chances qui remontent aujourd'hui en surface, au point où elles sont devenues un véritable casse-tête pour les pouvoirs publics au niveau central et surtout régional, parce que les solutions pertinentes aux problèmes économiques et sociaux ne peuvent être trouvées que dans l'intersectorialité, c'est-à-dire, dans la synergie des actions des différents acteurs du développement et dans leur convergence autour de mêmes objectifs.

C'est justement ce mode de gouvernance qui nous fait terriblement défaut, et tant que cela demeure ainsi, il vaut mieux faire l'économie d'une étude lourde et coûteuse, nécessitant de surcroît une expertise pluridisciplinaire, désormais non disponible chez-nous en raison du départ à la retraite des cadres les plus expérimentés et du peu d'intérêt accordé à la formation continue des plus jeunes, au demeurant peu rassurés quant à leurs carrières, et angoissés par les déménagements successifs qui portent aussi atteinte à leur morale et au renouvellement des capacités nationales d'études et d'ingénierie. Et puis, à quoi cela devrait-il servir, si les différents départements ministériels et les collectivités locales continuent de programmer leurs projets de façon solitaire et sans concertation entre eux, en faisant fi de cet instrument qui pourtant devrait en toute logique, prendre la signification d'un projet de société ?

 Non ! La priorité n'est certainement pas dans l'actualisation du SNAT ! Elle est dans la prise de conscience nécessaire et indispensable pour tout aménagement harmonieux et équilibré de l'ensemble de notre vaste et diversifié territoire ! Nous devons d'abord nous poser cette question fondamentale qui consiste à savoir : si les pouvoirs publics interpellés par la récession économique bientôt perceptible, sont aujourd'hui disposés à agir dans le sens d'une atténuation de ses effets pervers, en mutualisant et en rationalisant leurs efforts dans le cadre référentiel de cet instrument qui, faut-il le rappeler a pourtant force de loi ? Le respect du SNAT dans toute sa rigueur, est le premier pas à faire avant toute action ! Si tel n'a pas été le cas, alors pourquoi poser le problème de son actualisation sans avoir procédé à l'évaluation de son degré d'application ?

Les effets désastreux du «laisser-faire» !

S'il s'agit là d'un préalable, c'est parce que jusqu'à présent, l'effort colossal consenti par les pouvoirs publics n'a servi en définitive, qu'à accompagner cette politique du « laisser-faire » et du « pilotage à vue » qui a eu pour effets, une pression accrue sur les ressources fragiles en sols agricoles et en eau, et une détérioration des paysages naturels et des terroirs, conséquence d'une quasi-littoralisation des activités et du peuplement humain. Oui ! De toute évidence, le moins que nous puissions dire, est que nous n'avons pas été à la hauteur des enjeux et des atouts de ce « pays-continent » qu'est l'Algérie qui nous a été légué par nos braves, au prix d'une longue sédimentation de luttes séculaires !

Géré très souvent avec amateurisme et impéritie pour le grand malheur de notre progéniture, le territoire n'est plus aujourd'hui, cet emprunt aux générations futures, mais plutôt une entité géographique totalement inscrite dans un processus suicidaire de prédation et de perte continue de nos ressources rares non renouvelables. Si nous n'avons pas su anticiper ce phénomène, c'est que quelque part, nous avons négligé cette revitalisation rurale dans sa dimension de source nourricière, et sur laquelle repose tout l'équilibre entre les villes et les campagnes ! Est-ce à dire que nous sommes à cours d'instruments et d'outils de programmation ? Oh que non ! Après moult tergiversations un Schéma National d'Aménagement du Territoire consolidé par des schémas régionaux fût élaboré et conforté par une loi, finalement devenue un simple alibi, comme pour se donner bonne conscience ou par mimétisme, parce que jamais appliquée dans ses différentes déclinaisons, faute de volonté politique réelle.

Il faut croire que cette dernière n'a pas été au rendez-vous ! Rien n'y fait ! La routine du cloisonnement sectoriel et la peur des arbitrages consensuels marqués par le sceau de l'égoïsme et la vision étriquée ont encore la peau dure, et le tabou pour certains décideurs de la promotion et de l'émergence de la « région » par exemple, alors que simple espace de planification et de management le mieux approprié à l'opérationnalité de cette politique qui relève nécessairement d'une compétence partagée, a encore de beaux jours devant lui ! Il a pour adeptes, ceux qui veulent maintenir le « statu quo » de la vision jacobine de la centralisation de tous les pouvoirs, alors que l'efficacité managériale de l'économie territoire qui prend appui sur les spécificités régionales suggère plutôt une décentralisation effective !

Et pourtant, cette entité géographique décentralisée, dans le sens d'un aménagement territorial intelligent et plus proche des aspirations citoyennes, à l'image de celui conçu par l'Émir Abdelkader il y a de cela plus d'un siècle et demi (cf. mon article du jeudi 27 mars 2014 paru dans le Quotidien d'Oran), n'est qu'une aire de cohérence et mieux encore, un espace géoéconomique pertinent permettant de développer et de renforcer les liens indispensables de solidarité et de complémentarité marqué par l'esprit d'émulation. C'est à ce seul niveau que doit se mesurer la notion d'égalité des chances sur laquelle se fonde toute politique d'aménagement du territoire et son corollaire la juste répartition des richesses, véritable ciment de la cohésion sociale et de l'unité nationale . C'est dire que la vigilance doit être de mise ! Ne pas y veiller, prend alors la signification d'une négligence à risques majeurs aux conséquences négatives incalculables ! L'histoire retiendra que quelque part, des hommes ont failli à leurs devoirs !

Il faut finir par admettre, que c'est cette pratique de gouvernance et de management territorial qui fait toute la différence entre ceux qui avancent et qui innovent, et ceux qui reculent, dans le monde complexe d'aujourd'hui. Oui ! Il faut le dire en toute bonne foi et sans détours, l'avenir appartient aux grands ensembles et tout au moins pour ce qui nous concerne, à l'espace régional de planification susceptible de faire naître : des agropoles, des technopoles, une culture entrepreneuriale pour le grand bonheur de notre appareil de production public et privé, un rayonnement de nos centres du savoir et de la connaissance, et un redéploiement cohérent de la population à partir d'une juste répartition des fruits de la croissance et une libération des initiatives et des énergies locales, au sein d'une atmosphère faite d'une compétition saine et stimulante. C'est en effet à ce niveau que se fédèrent toutes les forces et que se mutualisent tous les efforts pour faire du travail productif matériel et de services la vraie source pérenne de richesses, et non au sein des petites entités que sont les wilayas, ces circonscriptions administratives sans identités anthropologiques homogènes, et de surcroît fortement budgétivores et consommatrices de ressources.

Dans cette situation caractérisée par une politique « frileuse » impactée par une désertification du milieu avec la mise en mode « pause » du grand projet du barrage vert sous-estimant les risques latents du réchauffement climatique, une désertisation de nos campagnes et un grand vide territorial à l'échelle de nos régions du Sud, il faudra s'attendre à moyen terme à une concentration de plus de 80% de la population autour des grandes aires métropolitaines : d'Alger, d'Oran, de Constantine et d'Annaba. C'est là, certes un présage de mauvais augure, mais qui relève plus d'une analyse lucide que d'une vision alarmiste. C'est dire que le cauchemar du « bateau Algérie » qui chavire n'est encore qu'à ses débuts !

Si nous en sommes là, au milieu du gué de cette tourmente d'une géographie perturbée faisant naître chez-nous une angoisse déprimante née de l'inquiétude par rapport aux intérêts des générations futures , c'est que les pouvoirs publics qui pratiquent la politique de l'autruche, ont toujours agi à contre-courant de la politique d'aménagement du territoire qui se veut être plutôt une philosophie d'action, et non un verbiage pompeux et vaniteux destiné à nous endormir en titillant en « boucle » comme s'il s'agissait d'un évènement majeur et à longueur d'année, notre égo de « peuple vaillant » sachant s'en sortir malgré tout et de par la grâce de Dieu, des situations les plus périlleuses mais juste par les mots, alors que sont différées les options stratégiques d'aménagement adéquat des espaces Hauts-Plateaux et Sud. Alors oui ! L'actualisation du SNAT ne peut nullement constituer une priorité ; elle peut et se doit d'attendre, tant que les dysfonctionnements du mode de gouvernance actuel ne sont pas corrigés, réformés et mis en conformité avec les défis qui nous attendent, tout particulièrement en cette phase cruciale annonciatrice d'une crise économique à venir. C'est pourquoi, l'effet d'annonce prend tout simplement la signification d'un coup d'épée dans l'eau et ne peut par conséquent agir, que comme effet d'optique de nature à brouiller et à masquer la réalité d'une responsabilité non assumée, comme pour faire diversion et faire croire que les problèmes sont pris en charge.

Esprit militant et veille territoriale !

Et pourtant, les journées d'octobre 1988 et les événements qui ont suivi, ont attiré l'attention sur la dislocation des territoires et ont révélé la gravité de la situation des quartiers périphériques des grandes villes en proie à la marginalisation, à l'insécurité et au chômage. L'ampleur des dangers accumulés par une telle situation a souligné l'impératif d'une politique hardie d'aménagement du territoire placée sous le signe du renouveau et du volontarisme mesuré de l'État comme garant et régulateur de l'équité sociale, de la cohésion territoriale et de l'unité nationale. C'est dire que l'aménagement du territoire ne peut être qu'une action volontaire portée sur des territoires à des échelles plus ou moins grandes: locale, régionale, nationale. C'est une politique publique qui renvoie à une philosophie et une logique de l'action et de l'initiative et non à celles du « laisser-faire » et du « statu quo ». C'est aussi, une idée qui se situe en opposition au libéralisme débridé et inacceptable du point de vue économique, social et écologique, et ses objectifs consistent à mieux redistribuer et allouer des activités multiformes sur un territoire et à améliorer leurs performances dans une synergie globale. Mais est-ce le cas chez-nous ? À vrai dire, nous sommes bien loin d'atteindre ces objectifs ! Il m'attriste de le dire, mais il s'agit là d'une vérité que toute personne censée ne peut nier ni occulter.

Même si la panne née de la dissolution du Ministère de la planification et de l'aménagement du territoire en 1986 et la léthargie des années noires de la décennie 90 n'avaient pas paralysé la réflexion de ces cadres visionnaires qui n'ont pas eu de cesse d'attirer l'attention des décideurs sur le caractère désastreux et suicidaire de la logique du laisser-faire ( l'idée du SNAT étant une marque de fabrique du MPAT), peut-on dire pour autant, que cette politique a gagné depuis en maturité ? Rien n'est moins sûr ! Et si la veille autour du projet aménagement du territoire et son instrumentalisation a pu tout de même se maintenir quelque peu, ce n'est certainement pas le fruit du hasard ! Ceci a pour explication, la ténacité et l'engagement de ces militants, peu nombreux il est vrai, de la cause territoriale, qui ont su porter ce projet majeur à bras le corps ! Qu'ils soient morts ou vivants, ses êtres admirables qui nous ont assistés (Chérif Rahmani et moi-même) en donnant le meilleur d'eux-mêmes, méritent toute notre considération et un hommage des plus appuyés et des plus distingués, si les organisateurs de ces dernières assises sur l'aménagement du territoire avaient songé à le faire, d'abord par reconnaissance pour leurs efforts continus, ou tout simplement par courtoisie, comme savent le faire tous ceux qui ont le sens de l'État pérenne !

Comment peut-on à ce point, oublier le professeur Tayeb Messaoud, cette cheville ouvrière des innombrables dossiers élaborés surtout depuis 1994 dans la continuité des travaux antérieurs et qui a payé de sa vie par le surmenage au travail, Hamidi Lyès le concepteur et le bâtisseur de la ville nouvelle de Sidi Abdellah et Mekkaoui Mohamed ex directeur général de l'ANAT, cette institution étatique qui a présidé à la confection des plans d'aménagement de plus d'une quarantaine de wilaya et de plusieurs plans d'urbanisme ? Si on ne se rappelle pas d'eux, c'est que ces êtres chers qui nous ont quittés avaient l'habitude de travailler dans la discrétion tout en ayant la décence de ne pas se mettre par opportunisme, sous les feux de la rampe ! Alors oui ! À bien y réfléchir, évoquer leur mémoire ce jour-là au palais des nations dans une manifestation qui s'apparentait plus à un « show médiatique » aurait été certainement mal à propos, au milieu des nombreux courtisans pour la plupart sans lien étroit avec la famille « aménagement du territoire »!

 Qu'ils reposent en paix, avec le témoignage de leurs pairs qui leur reconnaissent le sens du devoir, la probité et le souci du travail bien accompli. L'on peut dire que la détermination de ces cadres intègres aimant leur profession et profondément engagés par rapport à la cause territoriale a fini par payer malgré tout, puisque la réactualisation du schéma national d'aménagement du territoire a donné lieu, quinze années plus tard, à son approbation en 2010. Oui, mieux vaut tard que jamais, diriez-vous, surtout quand l'enjeu prend la signification d'un projet de société ! Mais, ce n'est là malheureusement, qu'une bataille de gagnée contre les positions des fatalistes et des esprits laxistes du « laisser-faire », dans ce long parcours parsemé d'embûches et d'anicroches des « tire- au- flanc » ! Et c'est à ce moment précis que furent dissoutes les Directions de la Planification et de l'Aménagement du Territoire qui ont été associées à tous les débats, et qui étaient prédestinées à veiller à l'exécution de ce projet majeur. Quel dommage que cette disparition d'un capital savoir-faire si utile à la collectivité, qui « navigue » désormais dans le brouillard de par la faute d'un « esprit malin » qui a été à l'origine de cette décision préjudiciable.

Même si confortée par une loi, par des schémas régionaux et sectoriels et par un ouvrage de référence, peut-on dire pour autant, que cette politique qui trace les contours de l'Algérie de 2030, qui se veut être conviviale dans ses villes et campagnes, soit devenue aujourd'hui irréversible quant à son application effective sur le terrain ? Ce n'est malheureusement pas le cas au regard des pratiques toujours tenaces dans la programmation des actions de développement marquées par des visions sectorielles réductrices et sans interdépendance, d'où la persistance des disparités intra et inter wilayas, aujourd'hui fortement et violemment décriées par les citoyennes et les citoyens ! Oui, il en sera toujours ainsi, tant que les actions qu'initient les pouvoirs publics resteront inscrites dans cette logique d'aménagement du territoire de façon intuitive et approximative et surtout, sans objectifs contraignants et sans obligation de résultats. Mais où allons-nous ainsi ?

Ce mode de gouvernance des affaires publiques fait de cloisonnement sectoriel et d'absence de concertation, d'arbitrage et d'équilibres, s'apparente à cet orchestre où chacun des musiciens s'emploie à jouer sa propre partition, ce qui ne peut conduire bien évidemment qu'à la cacophonie, l'incohérence et l'absence d'harmonie. C'est cette incapacité à conjuguer et à mutualiser les efforts des pouvoirs publics qui désespère nos concitoyennes et nos concitoyens, qui ont fini par plonger dans une sorte de scepticisme et de renoncement à s'impliquer dans un projet de développement, alors que l'État dispose de réels moyens et d'atouts pour faire mieux surtout maintenant, pour peu que soit imprimé un nouveau style d'actions qui consiste à réfléchir globalement sur les problèmes de notre société et à agir par la suite localement, pour la recherche des solutions les mieux adaptées et les moins coûteuses économiquement, socialement et écologiquement !

 Dans cette situation du scénario de l'inacceptable qui ne pourrait mener qu'à l'effritement des solidarités et à l'implosion sociale, l'alternative serait, face à l'incertitude du monde d'aujourd'hui qui nous réserve bien des surprises, la recherche d'une réelle et plus large cohésion nationale, renouvelée autour d'un véritable pacte républicain ouvert sur une société fière de son authenticité et de ses valeurs plurielles et riches qui la prédisposent tout naturellement à l'universel. Il s'agit donc de faire en sorte que l'ensemble de nos concitoyennes et de nos concitoyens aillent de nouveau dans la même direction ! Que les mêmes chances leur soient accordées au départ et que nul ne se sente exclu de cette dynamique, parce que son territoire de vie et de travail est moins richement doté en ressources, ou moins bien placé par la géographie, par rapport aux grands centres d'intérêts et de décisions du pays !

 Des Algériennes et des Algériens réconciliés avec leur territoire, à l'aise dans leurs villes et leurs campagnes, voilà pour notre avenir, un « atout maître » qu'il faut jouer au plus vite, avec la certitude de gagner le pari d'une Algérie solidaire et globalement renforcée. C'est pour toutes ces raisons évoquées, que l'administration centrale n'a pas le droit de faire par elle-même et pour elle-même un schéma national d'aménagement du territoire ! La pratique de bonne gouvernance suggère plutôt, une co-construction d'un projet fédérateur substituant une géographie rationnelle, limitant le gaspillage des ressources naturelles et humaines, à une géographie anarchique juxtaposant espaces encombrés, ou même saturés, et espaces délaissés, voire abandonnés car considérés par certains comme non utiles. Les objectifs d'une telle politique faite de rationalité, de cohérence et de concertation ne sont pas seulement économiques ; ils sont avant tout sociaux et culturels et suggèrent par conséquent, une implication non seulement de tous les acteurs de la vie économique et sociale, mais aussi, de la société civile et des élites d'ici et d'ailleurs qui ont à cœur l'avenir de l'Algérie.

Il s'agit bel et bien d'une démarche humaniste, parce l'aménagement du territoire tend à assurer l'amélioration du niveau de vie et des conditions d'existence des individus en tout lieu de leur résidence, en corrigeant les disparités géographiques qui résultent de la croissance et la compromettent à long terme. Il repose donc sur les idées républicaines du libre choix et de l'égalité des chances et des droits entre les citoyennes et les citoyens de quelques régions qu'ils soient. Nous sommes donc, très proches des notions de « développement humain » et de « développement durable ». C'est dans cette trame des valeurs partagées et mobilisatrices que devra s'inscrire la politique d'aménagement du territoire qui doit être convenablement domiciliée en raison de son caractère horizontal et multisectoriel. C'est dire qu'un chef d'orchestre ne saurait être au même niveau que tous ses musiciens, au risque de porter atteinte à l'exécution harmonieuse de sa partition musicale, c'est-à dire dans ce cas, territoriale ! Crise oblige, c'est aujourd'hui que l'aménagement du territoire prend le vrai sens de la rationalité qui est la sienne, dès lors qu'il s'agit de rechercher des économies d'échelle ! Il est donc un impératif de l'heure et un cadre incontournable à l'inscription de toute dynamique de développement de nature à atténuer les effets négatifs de la crise économique attendue.

*Professeur