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EL ABIODH SID CHEIKH : Pour un essor économique de la région

par Hadj Mostefaoui

Tâter le pouls de chacune des 22 communes du territoire de la wilaya, tel est désormais le but que s'est assigné en priorité et comme première étape, M. Abdallah Benmansour, wali d'El-Bayadh, qui vient d'entamer un cycle de sorties en commençant par El-Abiodh?Sid-Chekh, berceau de l'insurrection des Ouled-Sid -Cheikh en 1881 contre l'occupant français. Un lieu de pèlerinage et passage obligé et incontournable pour les responsables et même les cadres de haut rang qui ont, par le passé, lors de leurs visites, foulé le sol de cette région et c'est le rituel auquel s'est soumis, comme eux, l'actuel wali ce jeudi dernier, afin de s'imprégner de l'aura du saint patron de la région, Sidi Abdelkader Ben Mohamed, pour solliciter sa bénédiction et l'accompagner dans sa noble mission. Arrivé aux premières heures de matinée de ce jeudi dernier, dans le chef-lieu de la commune d'El-Bound, enfoncée dans les profondeurs du grand erg du sud du pays, à plus de 120 kilomètres au sud d'El-Abiodh, le wali s'est rendu successivement sur les lieux d'une série de chantiers de réalisation de projets à caractère socioéducatif et culturel, en prenant naturellement langue sur son passage, avec les représentants de la société civile de cette localité qui lui ont fait part des insuffisances et carences dont souffre leur commune.

Eloignement, tissu industriel réduit à sa portion congrue, chômage endémique, manque de moyens de transport et surtout l'immobilisation de pas moins de quatre bus de transport de voyageurs et d'écoliers, appartenant à la collectivité communale locale, ainsi que le secteur de la santé, face à un maire, médusé et désarçonné par de telles déclarations brûlantes et incisives, émanant de citoyens et de jeunes désabusés par la gestion chaotique et à l'aveuglette de leur commune par leurs élus locaux. En réponse à leurs multiples interrogations, plus ou moins légitimes les unes que les autres, le wali se voulant rassurant et apaisant à la fois et avec une main de fer dans un gant de velours, a instruit fermement le maire de cette commune afin qu'il prenne ses responsabilités en assurant la maintenance permanente du parc automobile communal et de bien compter les sous afin d'éviter les dépenses futiles qui ne font qu'assécher davantage les caisses de sa commune tributaire de l'aide de l'Etat. Face à l'état presque de semi-vétusté atteint par le réseau routier, sévèrement mis à mal par les inondations des quatre dernières années, et après l'amer constat relevé sur l'état de dégradation de la chaussée et des talus sur cet axe routier important qui dessert Béchar et Adrar, le wali n'est pas allé avec le dos de la cuiller pour signifier son mécontentement au responsable du secteur des travaux publics de la wilaya afin qu'il mette tout le paquet pour remédier à cette situation, notamment en ce qui concerne la relance des travaux de mise à niveau de la RN 6 B et de la RN 57, reliant la wilaya à celle d'Adrar sur un tronçon de 175 km, une opération pour laquelle a été mobilisée une AP d'un montant global de l'ordre de 399.430.000,00 DA et de reprendre dans les délais les plus courts la reprise et la relance des travaux de réalisation de trois ouvrages d'art qui jalonnent la RN 47 lesquels sont menés à la vitesse de la limace en cette période hivernale et il faut mettre hors jeu, dira-t-il, les entreprises privées ou publiques défaillantes. La chance aidant, cette localité a pu bénéficier de l'octroi d'un projet caritatif qatari d'un montant de 250 millions de dinars destiné à l'étude, à la réalisation ainsi qu'à l'équipement d'un complexe sportif de proximité d'une capacité d'accueil de 3.000 places, au profit de la population juvénile de ce chef-lieu de commune. La surprise a été de taille pour le chef de l'exécutif de la wilaya lors de son inspection du chantier de réalisation d'une polyclinique, qui demeure à l'arrêt en raison du manque de main-d'œuvre qualitative et quantitative dans cette localité et du peu d'entrain mis par l'entreprise privée détentrice du marché, qui s'est fait remarquer par l'abandon du chantier en s'abritant sous de fallacieux prétextes, prolongeant la durée des travaux, avec comme conséquences immédiates, non seulement l'arrêt prolongé du chantier mais également les surcoûts financiers et la pénalisation de la population locale en matière de soins médicaux. Il ya lieu de signaler qu'en raison du taux assez élevé des accidents de la circulation relevés sur le tronçon routier reliant El-B'Noud à Adrar, dont le bilan fait état de 21 décès et 77 personnes blessées au titre de l'année 2014, il a été décidé la réalisation d'un poste de secours et d'intervention avancé de la protection civile, à la sortie nord de cette localité, lequel sera livré au début de la prochaine année. S'adressant de nouveau au maire de cette localité, le wali lui a rappelé avec force que tous les chantiers ouverts à travers sa commune sont destinés en priorité à offrir des postes de travail aux jeunes qualifiées ou pas de sa commune, dans le cadre de la lutte contre le chômage, tout en développant et en améliorant les conditions de vie de la population locale. De son côté, le DSP s'est dit très confiant sur la disponibilité du personnel médical et des équipements dès que cette polyclinique sera réceptionnée, laquelle a nécessité une enveloppe financière d'un montant de 16 milliards de dinars. Celle-ci connaît un taux d'avancement physique des travaux de 66 % et sera achevée et réceptionnée au cours de l'année prochaine. Des carences, il y en a à la pelle d'autant plus que les élus locaux du reste des trois autres chefs-lieux des communes d'El ?Bnoud, d'Arbaouet et d'Ain El-Orak, y compris ceux du chef- lieu de la daïra ne font guère preuve d'initiative personnelle, se chamaillant sur l'octroi des marchés, et font peu cas pour puiser l'argent là ou il se trouve, se confinant dans la routine et ne comptant que sur l'aide des pouvoirs publics et pourtant la situation géographique de la daïra d'El-Abiodh lui garantit toutes les chances de succès dans les secteur minier et industriel, pour peu que les richesses naturelles dont elle dispose soient exploitées. Très optimiste cette fois-ci quant à la naissance d'un nouvel embryon économique, le wali s'est dit très satisfait du taux d'exécution des travaux de réalisation d'une zone d'activité, qui couvre plus de 300.000 m2, elle sera livrée vers la fin du premier semestre de la prochaine année et permettra d'attirer de potentiels investisseurs dans différents secteurs d'activités et il faut reconnaître que le directeur de l'investissement de la wilaya ne dort que d'un seul œil afin de concrétiser ce projet et deux autres à El-Bayadh et Bougtob, en accordant d'énormes facilités aux futurs candidats, levant ainsi toutes les entraves et défrichant le terrain devant les nouveaux promoteurs, notamment en ce qui concerne le foncier. Tourisme de masse, hotellerie, gisements et carrières pour l'exploitation des agrégats, les futures cimenterie et briqueterie retenues dans cette daïra et surtout l'abondance du sable pour la verrerie, autant d'atouts très significatifs qui sortiraient cette région de l'anonymat et de l'ornière et assureraient son décollage socioéconomique.

L'habitat a eu la part du lion puisque cette daïra a bénéficié d'un programme de 1.200 logements sociaux (OPGI), retenus au titre du second quinquennal, dont les travaux de réalisation, lancés en juin 2013, se poursuivent à un rythme très soutenu. Le secteur de l'éducation sera étoffé par la réalisation d'un nouveau lycée de 1.000 élèves ainsi que d'un CEM de 600 places dans le chef-lieu de la daïra et seront fidèles au rendez-vous dès l'ouverture de la prochaine rentrée scolaire 2015/2016. Des structures éducatives dont l'architecture et la qualité des travaux très remarquables, supervisés par la direction des équipements publics de la wilaya, sont indiscutables à tous les niveaux et à plus d'un titre. Le point d'orgue de cette tournée du wali a été incontestablement la visite du site d'implantation de la future centrale électrique photovoltaïque, unique en son genre à travers tout l'ouest du pays, fleuron de la technologie moderne, d'une puissance de 24 mégawatts, soit presque le double des besoins exprimés par l'ensemble des abonnés de la daïra d'El-Abiodh ?Sid Cheikh. Cette nouvelle unité de production d'énergie, réalisée par une filiale de Sonelgaz, en l'occurrence la S.K.T.M., s'inscrit dans le cadre du récent programme national des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. L'objectif de cette centrale électrique qui couvre une superficie de 39,2 hectares dans une région qui connaît un taux d'ensoleillement de 2.700 heures /an consiste, outre en la diversification des sources de production de l'électricité et du développement des moyens à base d'énergie solaire, en la préservation des ressources primaires ainsi que la mise en valeur de celles dites renouvelables et enfin, comme chacun le sait, à la protection de l'environnement par la réduction des émissions des gaz à effet de serre.

Cette centrale ayant nécessité la mobilisation d'une enveloppe financière d'un montant global de l'ordre de 4.317.393.920, 17 DA, connaît un taux de réalisation de 89 % et l'on nous a fait savoir qu'elle sera opérationnelle au début du mois de novembre de l'année en cours. S'agissant de la réalisation de cette centrale ultramoderne, répondant aux normes internationales de sauvegarde et de préservation de l'écosystème, elle pourra assurer la couverture totale des besoins de la région en matière d'énergie électrique estimés à seulement 14 mégawatts, soit un excédent de 10 MW. Sur site, le premier responsable de la wilaya n'a pas hésité à exprimer sa satisfaction, soulignant au passage la nécessité de multiplier de telles structures à travers l'ensemble du sud de la wilaya d'El-Bayadh et pourquoi pas en faire profiter les petits fellahs et exploitants agricoles dont les propriétés sont très éloignées des centres urbains et des lignes de transport d'énergie électrique par la mise sur pied d'un vaste programme de réalisation de panneaux solaires électriques individuels. Avant de regagner le siège de la wilaya très tard dans la soirée, après une longue journée marathonienne éreintante, consacrée à tâter le pouls de la daïra d'El-Abiodh, à l'issue d'une brève halte sur le site de réalisation d'un lycée de 60 places à Ain El-Orak, le wali n'a pas manqué de mettre en relief les efforts méritoires et exemplaires déployés par ses prédécesseurs nommés à la tête de la wilaya d'El-bayadh, ainsi que les sommes colossales débloquées par l'Etat au profit de cette région des Hauts Plateaux par le bais d'une série de programmes de développement initiés depuis 1999. C'est un homme de terrain, un vrai technicien dans le sens le plus large du terme, qui ne mâche jamais ses mots et ne prend pas de gants lorsqu'il s'agit de lutter contre la gaspillage et de défendre les intérêts de la collectivité locale, que nous avons accompagné ce jour ; et c'est avec le sourire aux lèvres, évidemment, qu'il s'est confié au «Quotidien d'Oran», dans une brève déclaration, le qualifiant de grand journal d'envergure internationale, très probe, d'une honnêteté proverbiale, soulignant au passage que le chemin à parcourir pour cette wilaya est encore long et exige d'énormes sacrifices de la part de tout un chacun, responsables locaux et citoyens réunis, pour atteindre les objectifs escomptés et pour ce faire, le compter sur soi est désormais de rigueur et, chacun en ce qui le concerne, devra dans l'immédiat et sans attendre faire preuve d'imagination et de sérieux pour promouvoir les capacités et les richesses de cette région des Hauts Plateaux, au glorieux passé.