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Le projet a atteint un taux d'avancement de 30% : Fin de l'extension du terminal à conteneurs du port d'Oran en décembre 2016

par Houari Saaïdia

De loin le plus important des trois projets de travaux portuaires en cours de réalisation, le chantier d'extension du terminal à conteneurs du port d'Oran, pour un coût de 11 milliards de DA, connaît un taux d'avancement de travaux 30% et un taux de consommation de crédit de 22%, a-t-on appris auprès de la direction des travaux publics (DTP). La date d'achèvement prévisionnelle de cet ouvrage est le 1er décembre 2016, selon le maître d'ouvrage.

Confié au groupement d'entreprises : China Harbour Engineering Company (chef de file) l'E.P.E Meditram (Algérie), pour un délai de réalisation de 30 mois, ce chantier qui a démarré le 1er juin 2014 se veut, de manière générale, une solution au déficit majeur qu'accuse l'Oranie en matière d'infrastructures spécifiques à la réception et au traitement des conteneurs. Il vise à positionner le port d'Oran au rang des terminaux du bassin occidental de la Méditerranée ; à permettre en termes physiques d'étendre et d'accroître les capacités d'accueil des navires porte-conteneurs ; à étendre et accroître les capacités d'entreposage et de traitement des conteneurs pour faire face à une demande de trafic estimée à 500.000 EVP à l'horizon 2017-2018. Il consiste en la réalisation d'une extension du terminal à conteneurs sur 23,4 hectares, gagnée sur la mer au niveau du bassin de Skikda, par la création d'un terre-plein de 23,4 hectares (y compris l'actuelle mole F), le remblai d'un plan d'eau de 16,5 ha, la construction d'un nouveau quai en caissons préfabriqués (50 unités de forme cylindrique : 16 m de diamètre et 16 m de hauteur), ayant un tirant d'eau de 13.8 m sur une longueur de 1.400 m le démontage et la construction du quai Hambourg en caissons préfabriqués sur 175 m (partie nord), la construction d'un nouveau quai au lieu et place de l'actuel dit de La Havane sur 460 m, la construction d'un bassin de dissipation, constitué d'un talus en enrochements sur un linéaire total de près de 500 m et un épi de 112 m en caissons cylindriques en béton armé, le confortement de la jetée de Tessala sur 366 m, la construction d'un mur de protection au pied de la falaise sur 680 m, la mise en place de la conduite d'extension du rejet de Sonelgaz sur 660 m, la construction d'un revêtement souple en béton bitumineux (BB) et des ouvrages de drainage du nouveau terre-plein, la mise en place des équipements de quai (bollards, défens, rails, échelles). En outre, la DTP, indique que les contraintes majeures rencontrées dans ce chantiers sont la lenteur dans la délivrance des autorisations d'accès, le quai Hambourg non libéré, insuffisance d'espace, autorisation d'immersion des produits dragués non encore délivrée par le ministère de l'Environnement. Il y a lieu de souligner, par ailleurs, que l'hypersensibilité des travaux maritimes à la météo et aux aléas du milieu sous-marin influe sur les plannings des chantiers. Le manque d'espace complique la mise en équation des chantiers et des activités portuaires, notamment en cette haute saison pour le trafic des voyageurs. A ces contraintes s'ajoutent les ruptures d'approvisionnement en matériaux de construction spécifiques au sous-secteur maritime des TP.

Le plus grand financement pour les projets maritimes

C'est ce qui ressort des éclairages donnés par la directrice des travaux publics de la wilaya, maître d'ouvrage, et la sous-directrice des infrastructures maritimes et aéroportuaires, sur les trois chantiers en cours au port d'Oran, à savoir l'extension du terminal à conteneurs (ETC), le rempiètement des quais de Conakry et du Sénégal (RQCS) et le confortement de la jetée (CJ). Sans prendre la défense des réalisateurs de ces projets, loin s'en faut, en ce qui concerne le rythme entrecoupé d'interruptions et de phases de sous-régime, la DTP indique en substance qu'une partie des retards enregistrés dans ces chantiers, à des degrés différents, est « entièrement justifiée » car étant liée soit aux conditions naturelles défavorables (atmosphériques, manque de visibilité en milieu sous-marin, facteur de pénibilité du travail en milieu hyperbare, impossibilité de certaines manœuvres hyper-techniques dans certaines conditions?) soit à des impératifs majeurs dictés par les activités portuaires de l'EPO (Entreprise portuaire d'Oran). Néanmoins, en dehors de ces cas justifiés et dûment motivés, le maître d'ouvrage n'a pas hésité à rappeler à l'ordre, par le biais d'une série de mises en demeure par voie de presse, les intervenants à l'effet de redynamiser la cadence et de rattraper les retards. Aucun des trois groupements qui sont à l'œuvre au port n'a d'ailleurs échappé au « carton jaune » du maître à bord, tant tous ont lâché pied à un moment ou un autre, aux yeux de la DTP. « Les choses sont rentrées dans l'ordre. La cadence est, disons, normale. Ni accélérée ni lente non plus. Ce qui est plutôt bien en saison cette estivale, synonyme de pic de trafic de passagers et donc d'un besoin incompressible en termes d'accostage au quai, mais synonyme aussi de pénurie fort pénalisante de certains matériaux de construction, notamment sur le marché local », estime la chef du service d'infrastructures maritimes et aéroportuaires, à la DTP. Pour cette responsable « l'entreprise gestionnaire du port, l'EPO, a été très attentive à nos sollicitations pour la bonne marche des chantiers, dont elle tirera le plus grand profit d'ailleurs. Honnêtement, on n'a pas demandé une chose sans que l'EPO ne nous la mette à disposition. Malgré l'exiguïté et le surencombrement des espaces, les chantiers et les activités portuaires de l'EPO font plutôt bon ménage. On ne peut toutefois toujours trouver un compromis ; il faut prioriser. C'est le cas, pour l'heure, où on a dû suspendre momentanément les travaux de RQCS jusqu'à fin septembre pour consacrer le quai Conakry (à la gare maritime) au trafic des passagers, sachant que le quai Sénégal (au terminal commercial) en dépend en raison de facteurs techniques et logistiques liés au plan de répartition de tâches du groupement (algéro-chinois) Meditram/CHEC en charge du projet ».

Il est à noter, par ailleurs, qu'il s'agit de la plus grande dotation financière pour les projets maritimes à l'échelle du pays ; celle qui a été engagée pour la modernisation du port d'Oran. C'est en tout cas le rappel qui a été fait par l'ex- ministre des Travaux publics, M. Farouk Chiali, à l'occasion de sa visite à Oran, pour donner le coup d'envoi à plusieurs projets structurants dont les projets maritimes et portuaires en question, rappelle-t-on.