Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Réunion DG de la SETRAM-UGTA : Le sort des syndicalistes licenciés se joue aujourd’hui

par Houari Barti

Le sort des deux syndicalistes de la Setram d’Oran ainsi que celui d’un troisième de la section d’Alger se joue aujourd’hui au siège de la direction générale de la Setram à l’occasion d’une réunion qui regroupera le DG de la Société des Tramway avec un représentant de la Centrale syndicale UGTA.

Les trois syndicalistes ont fait récemment l’objet de décisions de licenciement, alors qu’ils devaient, dans le cadre d’une commission provisoire installée à cet effet, entamer, dans quelques jours, des négociations avec l’administration générale de la Setram. Des négociations dont l’ordre du jour portera essentiellement sur des questions ayant trait à des revendications socioprofessionnelles, lesquelles, rappelle-t-on, ont été à l’origine d’une grève de 17 jours observée par les travailleurs de la Setram d’Oran depuis le 1er mai dernier. Cette commission provisoire chargée d’ouvrir les négociations avec la direction générale de la Setram a été installée par la fédération des travailleurs du transport de l’UGTA. Elle est composée de six membres (deux de chaque wilaya, Alger, Oran et Constantine). Contacté hier par le Quotidien d’Oran, M. Houari Sifi, chargé des conflits au sein de la section syndicale de la Setram d’Oran, dira que le licenciement de trois syndicalistes sur les six composant la commission syndicale chargée des négociations ne peut porter qu’une seule signification, celle de la mauvaise foi de l’administration et de son manque de volonté à entamer de réelles négociations. Il semblerait que l’administration ne veut pas plus qu’un simulacre de négociation afin d’imposer ses propres visions. L’administration veut choisir elle-même ses interlocuteurs. Elle ne veut pas des représentants qui ont été plébiscités par les travailleurs pour mener cette mission. A quoi sert donc une négociation si tous ses protagonistes sont contrôlés par une seule des deux parties ?, se demande-t-il. Ceci est contraire aux usages et contraire aux lois universelles.

Pas uniquement au droit algérien du travail. Pour M. Sifi, «cette décision de licencier les trois syndicalistes représente également un défit flagrant à la Centrale syndicale de l’UGTA, vu que cette dernière avait obtenu des grévistes, lors de la dernière grève à Oran, leur accord pour suspendre la grève en contrepartie de l’engagement de la direction générale de la Setram, comme en témoigne le PV de réunion signée entre les deux parties, de ne mener aucune action de représailles contre les grévistes ou leur représentants syndicaux». Si les travailleurs ont accepté de suspendre leur mouvement, affirme le même syndicaliste, «c’est sur la base de cet accord qui prévoit également une reprise des négociations avec les membres de la commission provisoire. La décision de licenciement des deux membres syndicaux représentant la Setram d’Oran et de celui de la Setram d’Alger, traduit également, selon notre interlocuteur, «une véritable volte-face de l’administration et un reniement flagrant de ses engagement vis-à-vis des travailleurs et de la Centrale syndicale. Même les syndicalistes de la Setram de Constantine ne sont pas épargnés par ce qui est apparenté, selon les termes utilisés par notre interlocuteur, à «une véritable cabale» menée par l’administration contre les vrais représentants des travailleurs. La section de Constantine, a-t-il rappelé, est complètement «solidaire avec les syndicalistes licenciés» et elle l’a exprimé par un communiqué où elle affiche sa disposition à mener toutes les actions permises par la loi pour défendre les travailleurs licenciés, souligne par ailleurs M. Sifi.