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Succès du Festival de la culture algéro-turque

par Khaled Boumediene

Accéder au savoir, c'est aussi se faire plaisir, se divertir, se détendre? La journée algéro-turque, organisée conjointement par le Centre de l'enseignement intensif de langues (CEIL) de l'université de Tlemcen et l'institut «la médiathèque» turque d'Alger, dimanche dernier, à l'auditorium de la faculté des sciences de la nature et de la vie (SNV) de biologie au nouveau pôle (la rocade) de l'université Abou Bekr-Belkaïd, a été un moment de fête, de bonne humeur et de partage au sein de la communauté estudiantine de Tlemcen. Ce grand événement symbolisant les relations très privilégiées qui lient l'Algérie à la Turquie, représente un large éventail de la culture algéro-turque et qui s'étend de la littérature jusqu'à la cuisine traditionnelle en passant par l'artisanat, la poésie, la musique, l'art, le théâtre et la danse folklorique. Des jeunes, Algériens et Turcs, ont partagé la scène pendant plusieurs heures pour échanger des activités culturelles appartenant aux deux pays. Des troupes folkloriques turques, des chanteurs algériens interprétant des chansons turques mais aussi de jeunes Turcs reprenant des tubes algériens tels que «Ya rayah» de Dahmane El Harrachi, ont tour à tour charmé un public estudiantin venu partager ce beau moment interculturel.

En plus des nombreuses activités culturelles, les organisateurs, à leur tête le directeur turc, Oulgun Hamit, et le directeur du centre de langues, Benghabrit Tewfik, ont offert un repas typiquement algéro-turc, préparé pour la circonstance par un chef cuisinier venu spécialement d'Istanbul pour faire partager leur art culinaire. Il faut dire que cette initiative a été marquée par les visages souriants de tous les étudiants, professeurs et personnels, qui se sont laissés captiver par le spectacle aux discussions interactives à l'auditorium, habitué aux rencontres académiques, séminaires et colloques. Suite au spectacle de musique et de théâtre d'ombres, différents groupes de danses folkloriques ont animé la journée dans la grande cour en plein air.

Les spectateurs sont restés sous le charme de ces belles danses. De nombreux étudiants de l'université de Tlemcen dont leurs arrière-grands-parents sont de souche turque considèrent la Turquie plus seulement comme un «hôte», mais comme un nouveau pays-patrie. La culture turque reste une facette importante de leur identité puisqu'elle représente l'histoire de leurs ancêtres et leur héritage culturel.

Le festival culturel est une occasion idéale pour construire des ponts entre la communauté turque et l'autre communauté présente en Algérie. «L'idée étant de promouvoir la culture algéro-turque, dans un esprit d'ouverture et d'ambiance.

C'est une manifestation de grande dimension, ouverte à tous. Une occasion de mieux connaître ce qui fait la richesse et les valeurs des deux pays. L'université de Tlemcen est en train de s'ouvrir de plus en plus sur le monde et devient l'un des pôles les plus attractifs en matière de mobilité estudiantine», précise à notre journal Mme Fatima Zohra Dali Youcef, responsable des étrangers au centre. Pour sa part, Mme Guellil Nahida, responsable pédagogique du centre, souligne que «l'enseignement des langues étrangères permet à l'étudiant algérien de s'épanouir et de développer ainsi d'autres compétences qui viennent s'ajouter à celles qu'il acquiert dans son cursus». A noter que le Centre d'enseignement intensif des langues (CEIL) dispense, entre autres, la langue turque depuis deux ans. Plus de 150 apprenants (étudiants et tout public) maîtrisent l'usage de cette langue et certains d'entre eux ont été recrutés comme traducteurs par une entreprise turque qui entreprend le projet du chemin de fer (TGV). En outre, des séjours linguistiques dans des universités d'Istanbul sont régulièrement organisés à l'égard des étudiants algériens.

Une trentaine d'étudiants ont bénéficié de cette formation l'été dernier. Depuis quelques années, le centre de langues accueille beaucoup d'étudiants étrangers dans le cadre de programmes de bourses européennes. Quatre étudiantes allemandes ont effectué cette année une mobilité au sein de l'université Abou Bekr-Belkaïd, en plus de 14 Chinois et une Italienne.

Des centaines d'étudiants généralement anglophones, viennent de régions subsahariennes, pour apprendre pendant 8 mois le français et l'arabe, avant de poursuivre des études universitaires dans les disciplines scientifiques, dans plusieurs universités algériennes. Le centre de langue propose chaque année deux sessions, tous niveaux confondus, pour apprendre les langues suivantes: français, anglais, espagnol, allemand, italien, russe, chinois, turc et l'arabe pour les étrangers.