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Sit-in des corps communs de l'Education

par Sofiane M.

Les corps communs de l'Education nationale semblent plus que jamais déterminés à poursuivre leur mouvement de contestation pour l'obtention du titre de «travailleurs de l'éducation» à part entière et la révision de leur statut particulier et du régime indemnitaire.

Les cinq rassemblements régionaux organisés, hier matin, à Blida, Oran, Annaba, Naama et Ouargla par le Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l'Education nationale (SNCCOPEN) ont drainé des centaines de délégués de cette frange qui se considère comme le parent pauvre du secteur. Le syndicat des corps communs a dépêché hier les membres de son bureau national sur le terrain pour encadrer les cinq rassemblements régionaux et mobiliser les troupes. Le président de cette organisation syndicale, Ali Bahari, était hier aux premiers rangs du rassemblement régional tenu devant la wilaya d'Oran et qui a vu la présence des délégués de presque toutes les wilayas de l'Oranie (Oran, Relizane, Tlemcen, Mascara, Mostaganem, Tiaret et Aïn Témouchent). Les contestataires ont scandé des slogans hostiles au ministère de tutelle pour dénoncer la «politique du deux poids, deux mesures» et les promesses non tenues de la tutelle.

Sur les banderoles brandies, on pouvait lire: «Nous n'allons pas nous taire jusqu'à l'obtention de nos droits bafoués», «Contre les abus administratifs», «Non à la marginalisation» et «Samidoune Samidoune».

Le président du SNCCOPEN, Ali Bahari, que nous avons interrogé, a réitéré les revendications socioprofessionnelles des corps communs et notamment la révision du statut particulier et du régime indemnitaire. Il a estimé que la tutelle se défile et continue de faire la sourde oreille aux préoccupations légitimes de cette frange de travailleurs. Le syndicaliste a regretté que le dialogue avec la tutelle se limite à des réunions protocolaires sans «résultats tangibles» pour les corps communs qui continuent de percevoir des «salaires de misère». «C'est aberrant ! Nous avons des travailleurs qui touchent aujourd'hui 13.000 dinars par mois. Ils n'arrivent plus à faire face à la cherté de la vie», lance le président du SNCCOPEN. Et d'enchaîner: «la ministre de l'Education nationale est une personne de bonne volonté, mais elle est paralysée par son entourage. Nous sommes un syndicat de dialogue. Nous sommes aujourd'hui contraints d'investir la rue à cause des pressions et des abus administratifs exercés par les directeurs de l'Education.

Nous voulons du concret et nous n'allons pas suspendre ce mouvement jusqu'à satisfaction de nos revendications». Questionné sur les actions prévues par le syndicat dans les semaines prochaines, il a annoncé l'organisation d'un sit-in national le 30 mai en cours devant le siège du ministère de l'Education nationale à Ruisseaux. Il est à rappeler que le SNCCOPEN réclame notamment l'obtention du titre de «travailleurs de l'éducation» conformément au décret exécutif 315/08, la révision de la classification des corps communs et de leurs salaires, l'augmentation de la prime de rendement à 40%, le droit à la formation continue, la révision des horaires, le droit à la retraite après 25 ans de service et une stricte délimitation des missions des ouvriers professionnels.     Les corps communs veulent aussi le versement par les œuvres sociales d'un mois de salaire de réserve, l'organisation d'un mouvement de personnel entre les établissements scolaires, l'indemnisation des travailleurs réquisitionnés durant les examens, l'application de la note de titularisation et l'ouverture de nouveaux postes budgétaires. Ils demandent également la révision à la hausse des primes dites essentielles: la prime de danger, nécessaire aux laborantins qui manipulent des produits chimiques, la prime de transport, la prime de rendement ainsi que la prime de service permanent.