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Une délégation interclubs d'entreprises de Bretagne en visite

par Khaled Boumediene

Conduite par Jacques François, président de l'ADPE, un club d'entreprises du pays de Redon (Ille-et-Vilaine, France) qui rassemble quelque 150 adhérents, une délégation de la chambre de commerce et d'industrie de la région de Redon, qui compte quelque 4200 entreprises (Yves Rocher, BIC, Cargill, Asteel Flash, Création, CDL, Plastic Omnium, AFC?), s'est rendue jeudi dernier à Tlemcen pour découvrir le marché algérien et les opportunités économiques existant dans la capitale des Zianides et ce, dans le cadre du jumelage signé entre les deux chambres le 30 octobre 2014 à Redon, visant à dynamiser les échanges économiques entre les deux villes, mais aussi la formation des jeunes, le développement industriel de l'Algérie et des partages de compétences et de savoir-faire. «Une entreprise qui se contente de son propre marché national dépérit. On voit que celles qui s'en sortent le mieux sont celles qui font aussi de l'export. L'entreprise ADEOS que je dirige a vu son chiffre d'affaires 2014 se développer de 15% grâce à l'export. Les entreprises qui souhaitent de la croissance doivent aussi aller la construire avec les pays voisins. L'Algérie est toute proche de nous. Elle nous connaît bien. Nous avons avec elle des liens d'amitié forts et les Algériens nous accueillent à bras ouverts. Nous souhaitons susciter cette envie d'oser la rencontre et le partenariat. Des soutiens sont possibles, des aides bancaires sont disponibles pour développer le commerce international. A nous d'être curieux, de nous ouvrir. Mais sachez qu'en Algérie, sans liens d'amitié et de confiance, les affaires ne se font pas?», a souligné Jacques François devant un parterre de commerçants et industriels locaux et français au siège de la CCI-Tafna de Tlemcen. Pour sa part, le président de la chambre de commerce et d'industrie de Tlemcen, Abdelhak Boublenza, a prononcé un discours dans lequel il a souhaité la bienvenue des chefs d'entreprises redonnais. «Tlemcen, de par sa position géostratégique, dispose de nombreux atouts pour un rayonnement au niveau de tout la Maghreb arabe. La côte tlemcénienne se situe à moins de 300 km des côtes européennes, et le transport par voie maritime est beaucoup moins cher que le transport par camions.

Cela veut dire que le partenariat entre une entreprise française, plus particulièrement bretonne, et une entreprise de Tlemcen, est utile pour nos deux pays. Ce ne sont pas les dossiers de réalisation qui nous manquent : le premier est la filière lait où nous devons atteindre dans les meilleurs délais l'autosuffisance, et nous savons que la Bretagne dispose d'une grande expérience dans ce domaine. La filière agroalimentaire et plus particulièrement la nutrition et la santé sont à développer à Tlemcen. La logistique, l'électrotechnique, l'électronique et le génie industriel sont à développer à Tlemcen. Le tourisme doit être aussi mis à niveau. Là où Tlemcen aura un avenir est celui du développement de la biologie, le génie médical et l'industrie pharmaceutique. Nous sommes convaincus que Tlemcen sera un jour un pôle mondial dans ces domaines. Pratiquement tous les secteurs sont demandeurs, et le premier arrivé sera le premier servi. Nous sommes conscients qu'il n'est pas facile de développer des industries en Algérie, mais dès qu'elles existent, leur développement est exponentiel. Nous, au niveau de cette institution, ferons tout notre possible pour aider au développement du partenariat entre les entreprises françaises et celles de la wilaya de Tlemcen. De par notre position en Méditerranée, en Afrique et dans le monde arabe, de nombreux pays veulent développer des relations économiques avec notre pays. Nous n'avons qu'à voir le cas de la Chine qui a supplanté la France ces dernières années. La visite du président français François Hollande le mois de juin prochain indique que la France veut relancer l'investissement économique dans notre pays». De nombreuses questions liées aux projets d'activités et au développement du partenariat entre les deux régions ont été abordées par les participants lors de cette rencontre. Selon le directeur de la CCI-Tafna, Allal Réda, «l'Algérie est un chantier en devenir, tout est à faire. Les relations tissées sont fiables et pérennes».