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Encore deux effondrements partiels à Choupot et Boulanger : Des familles en danger de mort interpellent le wali

par K. Assia

Une véritable panique s'est emparée hier des 12 familles de l'immeuble vétuste situé au 38, rue Alla Ahmed (ex-Sergent Bobillot), dans le quartier de Choupot, suite à un effondrement partiel d'un mur. L'incident s'est produit, selon les sinistrés, dans la nuit de vendredi à samedi lorsqu'une partie du mur et le toit d'un appartement situé au rez-de-chaussée de cette bâtisse en ruine se sont effondrés, faisant deux blessés légers alors qu'un bébé l'a échappé belle. Depuis, c'est la consternation chez les occupants des lieux. Les sinistrés ne savent plus à quel saint se vouer face aux effondrements partiels survenus ces derniers mois. La peur hante l'esprit des familles qui ont lancé hier un cri de détresse aux autorités locales et à leur tête le wali d'Oran. Les fortes pluies qui se sont abattues sur la région ont provoqué l'effondrement de tout le mur y compris une partie du toit, souligne une mère de famille. Les douze familles, encore sous le choc, ne réalisent toujours pas qu'elles venaient d'échapper à une mort certaine. Tout s'est passé en une fraction de seconde, raconte-t-on. Les voisins du fond n'ont pas fermé l'œil de toute la nuit par peur d'être ensevelis par les blocs qui se décollaient du cinéma Mondial qui jouxte ces maisons.

Les différents rapports de la Protection civile sont formels, précise-t-on. Les familles doivent évacuer les lieux car une partie importante de cet immeuble située au premier étage tient malheureusement à un fil et son écroulement sur l'appartement du rez-de-chaussée va occasionner de lourds dégâts et même des pertes humaines.

Depuis 1982, ils ont demandé aux occupants d'évacuer les lieux, affirme-t-on. Livrés à eux-mêmes, ces sinistrés appréhendent le pire en cette saison hivernale. Il ne se passe pas un jour sans qu'une pierre ne se détache des appartements du premier étage et celui de la terrasse. A l'intérieur des appartements, c'est un autre constat qui s'offre. Murs effrités, odeur d'humidité et toits lézardés. Tout est en ruine, souligne-t-on. Un trou béant sépare les deux étages et les sinistrés ont dû recourir aux moyens de bord. Le long couloir qui mène aux appartements s'est écroulé à moitié, ce qui a obligé certains voisins à condamner l'accès à leurs appartements par peur de chuter dans le vide. En juin dernier, une commission a été dépêchée à la suite d'un effondrement et avait recensé les familles mais depuis rien n'a été fait pour leur relogement, indique-t-on. Les sinistrés ont exigé une prise en charge réelle et efficace de leur situation afin d'éviter que la liste des dégâts ne s'alourdisse, avec cette fois-ci des cas de décès. Au niveau du 6, rue Soufi Zoubida, le mur s'est également écroulé dans la journée de vendredi, fort heureusement aucune victime n'a été déplorée. Les habitants lancent également un appel pour que des mesures soient prises pour sécuriser les passants et également les riverains.