
Les retraités de
la Société nationale des Tabacs et Allumettes (SNTA), usine de Benbadis, ont
exprimé, hier, leur désarroi et leur sentiment d'abandon de la part de
l'entreprise qui les a employés. Cela s'est passé, lors de l'assemblée générale
élective du bureau de wilaya des retraités qui s'est déroulée à la Maison du
Syndicat ?Abdelhak Benhamouda', rassemblement auquel ont participé quelque 80
retraités, représentant leurs collègues au nombre de 3.000, selon la
déclaration qu'ils nous ont faite. L'assemblée générale a été supervisée par
les membres du bureau de wilaya de la Fédération nationale des Travailleurs
retraités (FNTR). Ce conclave a donné l'occasion aux retraités de la SNTA de «
vider leur sac » tout en tombant, à bras raccourcis, sur les responsables de la
société qui, selon eux, les ont privés de nombreux droits, rattachés à leur
statut de retraités. « Pourquoi sommes-nous privés des avantages de la
mutuelle, ont-ils crié, en signalant qu'ils cotisent encore à cette caisse,
gérée par le secteur social de l'entreprise, sans pour autant bénéficier de ses
avantages. «Et les Oeuvres sociales de l'entreprise ? crie un autre, on y ouvre
encore, droit en tant que retraités, mais nous sommes exclus du bénéfice de cet
organe qui gère l'argent des travailleurs ». Et de certifier que le bénéfice
des prestations, en matière de cures, colonies de vacances, décès, mariages,
circoncisions, leur a été retiré, on ne sait pourquoi. « Selon la convention
collective, ajoute un autre, ces avantages sont reconduits pour les
travailleurs sortis en retraite». Selon lui, c'est un droit imprescriptible !
Et ce furent des réclamations à ne plus en finir, chacun le faisant, pour ses
problèmes personnels. Comme le droit au recrutement prioritaire, par la
société, des enfants des travailleurs retraités. Et en extrapolant, les retraités
de la SNTA en sont venus à critiquer les décisions d'augmentation périodiques
des pensions de retraites, en estimant injuste d'octroyer une augmentation d'un
même taux pour tous les retraités. Selon eux, le taux le plus avantageux doit
être consenti à ceux qui touchent des pensions modestes. Et ils sont arrivés
aussi à dénoncer les responsables de leur société qui leur ont enlevé le
bénéfice du quota de cigarettes auquel ouvrent droit les travailleurs actifs. «
Il y a quelque chose de louche dans cette décision de nous priver de ce quota,
décision qui d'ailleurs ne résulte pas d'un écrit mais de simples instructions
verbales. Ce qui nous fait douter de sa légalité », nous a confié, à la fin, un
groupe de retraités en colère. Pour ce qui est de l'assemblée générale élective
celle-ci, après l'opération de vote, a débouché sur l'élection d'un bureau de
wilaya des retraités de la SNTA de Constantine, constitué de 7 membres et qui
jouera à l'avenir le rôle d'interface entre eux et leur entreprise, ainsi que
les différents organismes publics, et ce, pour les représenter et défendre
leurs droits sociaux.