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Tébessa : Renforcement du dispositif de sécurité - Moins de contrebande aux frontières

par A. Chabana

La wilaya de Tébessa a une réputation particulière concernant son cheptel ovin. Son élevage est une activité bien ancrée dans les mœurs des populations rurales, des mechtas et douars. Aussi bien à Cheria, Bir Mokkadem qu'à Bir El Ater. Ce sont plus de 900 mille têtes de mouton qui parcourent les pâturages, selon les chiffres de la DSA. Toute cette richesse animale fait elle aussi l'objet d'une pratique, le moins qu'on puisse dire de « maffieuse ». Durant, les années 80-90 la contrebande qui touchait le bétail était si répandue et les saisies effectuées par les services sécuritaires dépassaient tout entendement. D'Ouenza au nord jusqu'aux confins du Sahara au sud, en passant par El Houijbet, Bekkaria, Oum Ali, le trafic des ovins battait son plein. C'était par camions entiers qu'on interceptait les trafiquants, acheminant le mouton local, notamment la fameuse race Ouled Djellal, vers la Tunisie et de là vers l'Europe. On racontait même une anecdote sur les consommateurs italiens qui appréciaient la viande de l'agneau algérien de la région du Darmoun. Aujourd'hui, l'ampleur de la contrebande est moindre. Les statistiques de la Gendarmerie nationale ou des Douanes le montrent. A cause peut-être du renforcement du dispositif sécuritaire le long des frontières algéro-tunisiennes ou encore, des effets d'une sécheresse endémique qui a affecté les troupeaux ces dernières années. Tébessa, c'est aussi une zone de transit de contrebandiers agissant dans la filière du trafic de moutons, venant parfois de Khenchela, Oum Bouaghi et même de Batna, Biskra, M'Sila. Car, chez nos voisins Tunisiens, le mouton «algérien» vaut son prix d'or, en particulier chez les faux maquignons profitant de l'aubaine pour le revendre en Tunisie, en fonction de la valeur du dinar de ce pays, nettement surestimé par rapport à la monnaie nationale. En somme, la contrebande du mouton est moins volumineuse qu'auparavant, mais elle sévit encore et les passeurs embusqués sur les frontières attendent l'occasion tel l'Aïd El-Adha pour reprendre du service, le temps de saigner davantage, les ressources animales locales.