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La rue Didouche Mourad transformée en piétonnière

par A.El Abci

En raison de la réhabilitation, les commerçants de la rue Didouche Mourad prolongée de celle du 19 Juin, plus connue par la rue de France, longue de près de 800 mètres et faite entièrement de magasins de vêtements sur ses deux rives, sont désemparés et révoltés contre lesdits travaux qui avancent à pas de tortue et qui «leur ont fait fuir la clientèle», disent-ils. En effet et selon ces commerçants, il y a plus de trois semaines que toute la rue a connu des travaux de décapage assez profonds, concernant aussi bien la chaussée que les trottoirs, rendant ainsi difficile l'accès aux magasins et où des nuages de poussière règnent en maître.

Dans ces conditions, les clients se détournent des commerces de cette rue et préfèrent faire leurs achats ailleurs, surtout qu'en la matière et dans les ruelles adjacentes pullulent des vendeurs informels, qui proposent plus ou moins les mêmes produits et cédés à des prix imbattables, font observer nos interlocuteurs.

«Et comble de malchance pour nous, ajouteront-ils, c'est que ces travaux de réhabilitation et de réfection tombent vraiment au mauvais moment». Et d'expliquer qu'on est à la veille des fêtes de l'Aïd El Fitr, période de réjouissances et d'achats de vêtements par les pères et mères de familles, pour renouveler les garde-robes eux comme pour leurs progénitures et qui représente des moments propices à de grandes dépenses. «J'ai l'habitude de faire jusqu'à près de 50% de mon chiffre d'affaires, durant juste les quelques jours précédant le jour «J» des fêtes en question», avouera l'un d'eux. «Et en ce moment c'est carrément la catastrophe, lancera-t-il, si je reçois cinq à six clients par jour qui osent braver les difficultés de poussière et autres, je m'estime heureux dans ce sens où je me dis: voilà une journée où je n'ai rien perdu, mais réussi plutôt à équilibrer mes comptes.» Et cela en considération que cette rue, notera-t-il, qui était il y a juste quelques jours la plus commerçante de la ville, a été «labourée» et si bien qu'elle a retrouvé son état initial de piste. Mais le pire reste à venir, se désoleront nos interlocuteurs, «car nous ne savons pas quand est-ce que ce chantier va connaître sa fin, sauf que selon certaines indiscrétions les travaux vont se prolonger jusqu'au mois de décembre prochain et encore si les travaux avancent au bon rythme et ne feront plus ce surplace actuel», soutiennent-ils.

Questionné sur ce sujet, le directeur de l'urbanisme et de la construction (DUC), Mehdi Habib, fera savoir que la réhabilitation de cette rue comme d'autres artères du centre-ville a été entamée en prévision de l'événement de «Constantine, capitale de la culture arabe en 2015», pour en faire une rue piétonne après. En effet, précisera-t-il, la rue Didouche Mourad qui sera refaite entièrement en pavé, sera interdite à la circulation automobile et l'accès sera exceptionnellement permis aux seuls engins de la protection civile et aux véhicules déchargeant et rechargeant les marchandises des commerces, dont les horaires seront réglementés. Et de souligner qu'il s'agit, donc, d'un marché d'un montant de près de 50 milliards de centimes et qui doit être livré dans un délai de six mois.