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Le ministre de la Communication expose sa feuille de route : L'Autorité de régulation de l'Audiovisuel installée, dans les prochains jours

par El-Houari Dilmi

« La communication n'a jamais été le fort des Algériens, aussi bien pour ce qui est des relations publiques que pour le lobbying, dans le plus grand pays d'Afrique qui dispose d'atouts majeurs que nous n'avons jamais su faire valoir», a indiqué, hier, mercredi, le ministre de la Communication, Hamid Grine, en préambule de son intervention, sur les ondes de la Chaîne 3, de la Radio nationale. «L'Algérie est un pays qui n'est pas très audible, sur le plan de la communication, dans son acception globale, d'où l?urgence d'une réorientation de notre politique pour conjurer de l'influence des médias étrangers, dans notre pays», a-t-il expliqué. «Mes priorités sont celles contenues dans le message du président de la République, adressé à la presse, le 3 mai dernier, à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse», a indiqué, hier, mercredi, le ministre de la Communication, Hamid Grine, au micro de la Chaîne 3, de la Radio nationale.

En effet, intervenant à l'émission «L'invité de la rédaction», de la Chaîne 3, Hamid Grine, fraîchement installé à la tête du ministère de la Communication, a indiqué que la « professionnalisation du secteur, essentiellement mais pas seulement, par la mise en place des organes de régulation, quatre grands chantiers en tout, que constituent, l'installation de l'Autorité de régulation de l'activité audiovisuelle, celle de l'Autorité de la presse écrite, la délivrance, par la commission provisoire de la presse écrite, de la carte nationale de journaliste professionnel, et enfin la mise en œuvre du Conseil de l'éthique et de la déontologie, le tout adossé à un vaste programme de formation.

 «Je vais me battre pour installer, rapidement, les organes de régulation du champ médiatique et poser, ainsi, des garde-fous, à même de protéger le pays contre toutes les dérives», a affirmé l'invité de la radio, ajoutant qu'il faisait, personnellement, «le distinguo entre une information exacte et une information objective». Au sujet de la commission provisoire de la presse écrite, quatorze (14) membres sont, déjà, désignés parmi «les professionnels», essentiellement des cadres du ministère de la Communication et ceux du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Le siège de ladite commission a été choisi à la Maison de la presse. Cette commission aura pour mission, dans un premier temps, de délivrer la carte nationale du journaliste professionnel, sur des critères clairs (dont le décret est paru, hier, au Journal officiel), avant de procéder, par la suite, à des élections devant donner lieu à l'Autorité de régulation de la presse écrite. Le ministre indiquera que l'installation de la commission provisoire est une question de «deux à trois semaines, quatre, tout au plus, avec une échéance légale d'une année». Au sujet de l'Autorité de régulation de la presse écrite, elle sera, aussi, composée de 14 membres (7 élus et 7 désignés). Parmi les membres désignés, 3 le seront par le président de la République, 2 non parlementaires par le président du Sénat et 2 non parlementaires par le président de l'APN.

Quant à l'Autorité de régulation de l'activité audiovisuelle, qui sera installée dans «quelques jours», elle sera composée de 9 membres (5 désignés par le président de la République, 2 non parlementaires désignés par le président du Sénat et 2 non parlementaires désignés par le président de l'APN). «L'Algérie étant devenue, aujourd'hui, une voix puissante sur les plans diplomatique et politique, elle a, donc, besoin, en appoint, d'une nouvelle stratégie de communication institutionnelle, avec un secteur public dynamique, ouvert, dans ce sens que les médias publics ne sont plus des officines du pouvoir, mais doivent assurer une mission de service public, en droite ligne des orientations du chef de l'Etat», a encore expliqué Hamid Grine. «Il n'y a pas de censure, en Algérie, mais plutôt une autocensure», a estimé le ministre de la Communication, plaidant pour «l'instauration, au plus tôt, d'une culture du mérite, dans le champ médiatique national». «Certaines télévisions privées seront agréées et d'autres pas», a encore indiqué Hamid Grine, ajoutant que du «nouveau sera annoncé, dans les prochaines semaines». D'autres aspects, non moins importants, ont été, également, abordés, lors de cette interview, à savoir, l'accès à l'information, ajoutant qu'une réflexion est engagée pour la création de nouvelles structures qui auront pour mission la promotion de l'image de l'Algérie, à l'étranger. D'autres thèmes comme l'ouverture du secteur et la place de la presse privée, la manne publicitaire et la gestion de l'Anep ont, également, été abordés par Hamid Grine.