Selon des
informations qui nous ont été livrées, hier, par des responsables versés dans
le domaine de la lutte contre le cancer, 20% des malades de la région est du
pays décèdent chaque année avant d'arriver au rendez-vous fixé pour le
traitement en radiothérapie.
Pendant ce temps,
il n'y a, à l'heure actuelle, qu'un seul accélérateur qui fonctionne au niveau
du centre anticancéreux (CAC) du Centre hospitalo-universitaire (Chu) de
Constantine. «Mais ce que peu de monde sait, ont indiqué hier des malades qui
suivent des séances de radiothérapie dans cette unité, est que cet accélérateur
ne fonctionne que pour les parties basses du corps du malade. Ce qui fait que
la prise en charge des patients est très réduite et leur nombre est très
important puisqu'ils viennent de toute la région est». Et nos interlocuteurs
ont tenu à signaler que pour la wilaya de Annaba, par exemple, le centre prévu
n'est toujours pas opérationnel. Pour Sétif, ont-ils poursuivi, on vient à
peine de réaliser la maison d'accueil pour les cancéreux, mais la radiothérapie
n'est pas encore fonctionnelle. Enfin, en ce qui concerne Batna, on vient
d'installer la radiothérapie mais elle n'est pas encore entrée en fonction. Ce
qui fait que le problème de la détresse rencontrée par les cancéreux reste
encore posé à la conscience de tous, et plus spécialement aux autorités de
tutelle. Revenant au cas de Constantine, ils s'étonneront que les deux
accélérateurs de basse énergie, achetés à grands frais aux Etats-Unis
d'Amérique et réceptionnés en 2012, restent encore dans les caisses
d'emballage. «Pourquoi ? demandent-ils, quand seront-ils mis en service ? Leur
installation tarde singulièrement à se faire. C'est une situation absurde à
laquelle on n'a pas de réponse logique. Et elle n'est pas la seule hélas ! Mais
ses conséquences sont suffisamment douloureuses pour qu'elle interpelle tout un
chacun». Et ce qui est encore plus inquiétant, nous dira aussi un médecin
activant au Chu, en requérant l'anonymat, est que dans la nouvelle annexe du
CAC, les travaux restent encore à terminer. «On a appris dernièrement, a-t-il
affirmé, que la première entreprise chargée de la réalisation s'est retirée et
une autre l'a remplacée. Mais cela piétine et les travaux de finition sont
actuellement à l'arrêt. Entre-temps, la situation des malades ne cesse
d'empirer. La majorité d'entre eux issus de la région est se dirige vers le
centre de Ouargla et certains vers celui de Blida. Malheureusement, dans ces
centres, les malades sont bousculés et constatent avec effroi que leurs
rendez-vous s'allongent jusqu'en 2015, si ce n'est pas pour l'année suivante
2016. Mais peu d'entre eux arrivent jusque-là et il y a beaucoup qui décèdent
faute de soins». En réponse à notre question lui demandant s'il a des chiffres
à donner, il répondra simplement qu'il y a eu énormément de décès. Les malades
vivent une situation vraiment dramatique. Et il ose enfin avancer un chiffre,
en affirmant qu'on parle de 20% de décès, sans toutefois donner le nombre global
des malades au niveau de la région est. Mais on sait pertinemment qu'au mois de
juin 2013, à l'occasion de l'installation du premier accélérateur, les
responsables du CHU ont avancé le chiffre de 15.000 malades. La situation est
pénible et il n'y a aucune issue pour eux à l'heure actuelle. Des sources
proches du dossier nous ont expliqué hier que «le principal obstacle à
l'installation des deux accélérateurs de basse tension a été finalement levé le
23 mars dernier et ce, après beaucoup d'efforts déployés par l'ancienne
direction pour dépasser de nombreux problèmes d'ordre bureaucratique. Le reste,
c'est un travail simple de réhabilitation des murs des anciens bunkers qui ont
abrité les anciens accélérateurs fonctionnant au cobalt lesquels ont été rapatriés
au Canada par la société qui les a installés. Et ainsi, selon ces sources,
l'installation de la climatisation et des deux machines pourra être faite
aisément». Sur ce sujet, nous avons tenté vainement hier de joindre le nouveau
directeur du Chu, M. Brachia, malheureusement sans y parvenir.