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Le bidonville de Sarkina renaît de ses cendres

par A. El Abci

Des citoyens résidant à la cité Sakiet Sidi Youcef, plus connue par la «Bum», se plaignent qu'en place et lieu de l'ancien bidonville de «Sarkina», site voisin de la cité et situé près de la mosquée Omar Benabdelaziz, démoli depuis près d'une année et dont les habitants ont été relogés à Ali Mendjeli, de nouvelles constructions illicites sont en train de pousser comme des champignons, et ce surtout pendant la nuit.

Selon nos interlocuteurs, les tentatives de reconstruction du bidonville ont commencé en vérité presque sitôt les démolitions achevées, mais ces derniers temps les choses se sont accélérées et particulièrement depuis le début de la campagne électorale. A telle enseigne, ajouteront-ils, que maintenant il y a près d'une dizaine de constructions qui sont pratiquement terminées et visibles, car donnant sur l'artère principale qui longe la mosquée en question, sans parler d'autres qui ne donnent pas sur la route, situées à l'arrière et donc pas aussi visibles. Et de poursuivre que d'ailleurs le sable et les autres matériaux de construction servant à l'édification desdites habitations précaires sont déversés sur les bords de la route au vu et au su de tout le monde. Ce qui est désolant et qui fait fulminer nos interlocuteurs, c'est que ces gens qui construisent sans autorisation, sans plans et dans la plus complète illégalité, diront-ils, ne semblent pas être dans le besoin au vu des voitures stationnées devant les nouvelles bâtisses. Mais plus grave encore, feront-ils savoir, c'est le comportement de ces gens-là, qui devant toute personne, même âgée, qui jette un coup d'œil sur le site, n'hésitent pas à utiliser des injures et des insanités pour la faire déguerpir. Questionné sur ce sujet, le délégué du secteur de Ziadia, Abdelmalek Benhamouda, reconnaît l'existence du phénomène en soulignant que les services de démolition de l'APC ont été appelés à la rescousse, il y a juste un peu plus d'un mois, pour la démolition de 74 bâtisses faites en tôles de zinc et de quatre autres en dur. Mais, il estimera que pour ce qui le concerne, la situation en est là, et avoue ignorer s'il y a d'autres cas, mais invite les citoyens de la «Bum» à prendre contact avec lui personnellement à propos de ces nouvelles constructions, qui seront, de toute façon, détruites comme les précédentes, assurera-t-il. Cependant, il fera observer que les habitants de Sarkina n'ont pas tous bénéficié de relogement et il en reste, dira-t-il, plus d'une trentaine qui ont fait des recours et qui attendent toujours les réponses de la daïra et du bureau d'études en aménagement et urbanisme «SAU», concernant leur cas et dont les habitations n'ont pas été démolies. Ceci expliquant le fait que le site ne soit pas encore totalement vidé de ses anciens occupants, sans nier toutefois que d'autres maisons aient été édifiées à l'insu de ses services techniques. «Quoi qu'il en soit, je renouvelle mon invitation aux habitants qui ont quelque chose à signaler, en la matière, et j'irai sur place avec eux pour vérifier et procéder aux démolitions après», conclura-t-il.