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Pourquoi je suis optimiste ?

par Abdellatif Bousenane *

Les spécialistes de la chose géostratégique sont anonymes sur trois dimensions stratégiques avec lesquelles on prédit l'avenir d'un Etat nation. Je pense qu'ils sont tous réunis dans notre pays :

1 La première dimension est géographique : le territoire vaste et diversifié,

2 La deuxième est démographique : la population qui reste constamment jeune et croître d'une manière soutenue,

2 La troisième concerne le sous-sol du pays : les richesses naturelles immenses (les hydrocarbures y compris les énergies non conventionnelles qui classent notre pays parmi les plus grand réserve au monde).

A partir de ces potentialités considérables dont jouisse notre pays, il est légitime, ainsi, de croire en l'avenir de cette jeune nation. Mon optimisme est d'ailleurs plus grand, si on lie ce constat avec le contexte international. Dans ce sens, le chamboulement que la géopolitique a connu ces derniers temps permettant ainsi à notre pays une marge de manœuvre et de liberté un peu plus grande, que ce soit au niveau économique ou diplomatique. Le retour en force d'une puissance de l'est, la chine en l'occurrence, qui a transformé d'une manière remarquée la scène internationale surtout dans le champ économique. Les problèmes à répétition entre la Russie et l'occident, qui vont, à mon sens, avec le retour de la chine et l'affaiblissement de l'occident par les crises économique et démographique ainsi que la dépendance énergétique, mettre fin à l'hégémonie occidentale sur le monde.

Cela va équilibrer plus au moins les relations internationales et les libères enfin de l'unipolarité. Par conséquent notre pays sera parmi les premiers bénéficiaires de cette situation car, on le sait très bien, l'Algérie est un pays non aligné qu'il a eu beaucoup de problèmes avec l'occident à cause de ses positions fermes et inchangeables sur plusieurs questions internationales ( bases militaires sur son sol, Sahara occidentales, Palestine, « printemps » arabe?etc.).

Il y a une autre raison, qui me rend plus optimiste encore et qui se conjugue très bien avec ces trois dimensions stratégiques, c'est les points très positifs que l'Etat algérien a marqué cette dernière décennie sur le chemin du développent. Car, sur le plan macro-économique, on note, avec une grande objectivité, la grande sagesse et prudence dans la démarche économique du pays : payer la dette, mettre des réserves de changes dans des bons de trésors étrangers, investir massivement dans l'infrastructure de base et soutenir l'agriculture avec un appui sans précèdent au secteur stratégique de l'hydraulique qui a connu une avancée très significative, personne ne peut minimiser le rôle majeur de l'eau dans le développement. Avec cette vision économique, plutôt keynésienne et sans rentrer dans des détails techniques interminables, on a pu relancer, en fait, une grande partie de l'économie. Il reste beaucoup à faire, certes, comme partout dans le monde, mais je pense qu'on a pu bâtir un socle très solide pour accomplir un saut qualitatif dans les années à venir et pourquoi pas rendre l'Algérie un pays émergent, c'est vraiment plausible. Donc, il faut continuer à travailler de plus en plus sur la politique de développement en corrigeant les erreurs et les failles pour, justement, construire d'avantage l'édifice d'un état qui compte dans ce monde si changeant et difficile.

On peut rajouter à mon argumentation optimiste, contrairement à ce qu'on entend ici et là, l'aspect social dans la politique de l'Etat algérien, qui est considéré parmi les plus importants dans les pays du sud. Ainsi, la distribution de la richesse nationale bénéficie à un très grand nombre de la population. Logement sociale, aides aux classes sociales les plus vulnérables, crédit sans intérêt aux jeunes, subventions aux prix des produits de premières nécessités, augmentation des salaires, gratuité de l'éducation et des hôpitaux publics?etc. par conséquent, on a réussit à diminuer les préjudices néfastes du système capitalise mondialisé sur les populations. Cela peut ainsi, non seulement, assurer la paix sociale mais peut mobiliser également une synergie et un dynamisme du capitale humain qui ne peut être que bénéfique.

Enfin, les grandes capacités dont l'armée de notre pays disposent aujourd'hui et qui l'ont classée au top 30 des plus puissantes armées du monde selon Global Firepower (GFP). Ce classement reflète, en réalité, le progrès indiscutable de l'armée algérienne sur, au moins, trois dimensions principales : la formation des soldats et leurs nombre, la qualité et quantité des armes achetée et la production militaires, car beaucoup de gens ignorent que notre armée a entamé la production de certains équipements militaires avec ses propre moyens ou avec la coopération étrangère.

A partir de tout cela et contrairement aux scénarios prophétiques effrayants que certain « illuminés » nous prédisent, je peux affirmer sans aucun excès d'un sentiment nationaliste déplacé, que l'Algérie est un pays à grand destin.

* Docteur en sociologie politique