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Grève ouverte à «Texalg»

par A. Mallem

Les 218 travailleurs de l'unité de production ?Texalg' (ex-Enaditex), de Chaâbersas, de Constantine, ont déclenché une grève ouverte, hier matin, réclamant le paiement des salaires du mois de décembre 2013 qu'ils n'ont pas encore perçus, le droit à la sortie en retraite proportionnelle pour ceux qui ont atteint 50 ans et enfin la confirmation des travailleurs contractuels.

Contacté, dans la matinée, alors qu'il était en réunion, lui et les autres représentants des travailleurs, avec la direction de l'unité, le chef de la section syndicale, M. Mahcène, a confirmé les trois points de revendication avancés par les grévistes. En outre, il ne manquera pas de s'étaler, encore, sur la situation des travailleurs de l'unité de production de Chaâbersas qui fait face à une situation économique très difficile, en précisant, toutefois, que ni le directeur de l'unité qui occupe le poste, à titre intérimaire, ni la direction générale, à Alger, ne sont arrivés à régler. «Au manque de matière première en l'occurrence le coton, est venue s'ajouter l'absence d'investissement qui, elle, résulte d'un manque criard de moyens financiers, et l'activité régresse, de mois en mois ».

La production réalisée par l'unité est cédée à la direction générale qui la commercialise sans qu'on n'en reçoive la contrepartie financière, poursuit-il. Ce qui se répercute, fatalement, sur la capacité financière de l'unité ainsi que sur le paiement à échéance des salaires. Et ce facteur sensible provoque la colère des travailleurs qui n'ont que le recours à la grève pour réclamer leurs droits. Aussi, le débrayage déclenché, hier, est le second en l'espace de 3 mois, qui a été décidé pour les mêmes raisons. «Nous demandons la venue du directeur général de l'entreprise pour régler nos problèmes car le directeur de l'unité ne possède aucune prérogative pour le faire », nous ont déclaré, hier, les grévistes en expliquant, qu'à chaque doléance qu'ils lui soumettent, le directeur de l'unité répond qu'il ne peut rien faire, à son niveau, et que cela relève de la direction générale. «Dans ce cas, pourquoi est-il là ?», se sont-ils demandé. Et de poursuivre, en indiquant qu'ils avaient saisi la direction générale, la direction générale du groupe, la fédération du textile, mais aucun n'a répondu à leur appel de détresse. La semaine passée, les délégués des travailleurs ont tenu une réunion avec la direction de l'unité et des décisions, à propos, de la retraite proportionnelle, que de nombreux travailleurs concernés réclament, à cor et à cri, ont été prises.

Des décisions ont été prises et consignées dans un procès-verbal signé par les deux parties. «Mais rien n'a été fait depuis «s'est plaint Mahcène, en signalant que cela a contribué fortement à faire monter la tension au sein de la masse ouvrière. «Nous avions rendez-vous, hier, dimanche, avec les responsables de l'inspection du Travail qui avaient promis de nous rendre visite. Malheureusement, ils se sont dérobés, eux aussi». Visiblement las, un groupe de travailleurs nous a déclaré nettement : «Nous sommes fatigués d'attendre, de patienter que la direction générale se penche sur notre situation. Et cette fois, nous ne reculerons pas d'un pas et nous sommes déterminés à résister jusqu'à ce que la situation de l'unité soit clarifiée et que nous obtenions nos droits».

Hier, dans l'après-midi, les partenaires sociaux de l'unité étaient, encore, en conclave. Contacté de nouveau, le chef de la section syndicale nous a déclaré que «rien n'est réglé» et que les travailleurs restent toujours dans l'attente d'une intervention de la direction générale.