
Bien que les
importations de lait de transformation aient connu une hausse de 11,7%, durant
le premier trimestre 2013, atteignant 314,8 millions de dollars contre 281,7
millions de dollars à la même période en 2012, selon les chiffres du Centre
national de l'informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes algériennes,
la tendance s'est inversée lors des six derniers mois de cette année. Selon
toujours les chiffres du CNIS, ces importations ont atteint globalement durant
les neuf premiers mois de 2013, 777,98 millions de dollars contre 877,96
millions de dollars lors des trois premiers trimestres de 2012. Un recul de
près de 11,4% expliqué en partie par l'augmentation de la production nationale
pendant la campagne 2012-2013 qui a atteint plus de 3,4 milliards de litres
contre 3.1 milliards de litres en 2011-2012. La collecte de lait cru, quant à
elle, est de 701 millions de litres pour la campagne 2012-2013 contre 687.9
millions de litres réalisés lors de la précédente campagne. La même courbe
descendante est à enregistrer du côté de l'importation du lait qui a reculé de
plus de 13,8%, passant de 233.302 tonnes durant les neuf premiers mois de 2012
à 200.980 tonnes à la même période de 2013, indique toujours le CNIS. Et pour
encourager la production nationale de lait, d'une part, et réduire la facture
d'importation, de l'autre, l'Etat s'est attelé à promouvoir le développement de
la production laitière nationale en instituant une prime de 4 DA/litre pour
l'intégration du lait cru dans le processus de transformation, alors que les
laiteries dédiées exclusivement à la production de lait en sachet à partir de
lait cru reçoivent une prime de 7 DA/litre. Ce dispositif d'encouragement est
également élargi au profit d'autres acteurs de la filière comme les éleveurs,
les collecteurs, les transformateurs et même des producteurs de certains
aliments de bétail comme le maïs et la luzerne. Le programme de coopération
pilote algéro-français pour la restructuration de la filière lait en Algérie,
adapté aux wilayas de Blida, Relizane et Souk-Ahras, fait partie de cette
optique. Il ambitionne, selon ses concepteurs, à développer la filière dans le
cadre d'un partenariat entre des sociétés algériennes et bretonnes pour assurer
un appui aux éleveurs des trois wilayas en raison de leurs spécificités
locales. Cette politique incitative de l'Etat vise en premier lieu à réduire
les importations de poudre de lait, mais aussi à améliorer la production
nationale. Lors du dernier Salon international des produits laitiers qui s'est
tenu en février à Oran, les professionnels de la filière ont évoqué ce sujet
alors que l'on prédit dans l'avenir une hausse des prix, encore plus importante
du produit en question ainsi qu'une diminution de sa disponibilité sur les
marchés mondiaux. Pour l'Algérie qui consomme chaque année cinq milliards de
litres de lait, entre lait cru et recomposé, 2,5 milliards de litres sont
importés. Les subventions et autres soutiens à la filière permettent aux
éleveurs et producteurs de produits laitiers de maintenir leur niveau
d'activité dans un marché en constante progression, avaient affirmé des
fournisseurs étrangers de ferments lactiques présents à ce salon. Pour les
producteurs nationaux, à l'heure actuelle, il est impossible d'assurer leur
production sans utiliser la poudre de lait à hauteur de 60 à 70% comme entrant
dans la composition des dits produits. Pourtant, le comité interprofessionnel
du lait souhaite arriver à une autosuffisance en matière de lait par
l'irrigation de 200 000 ha de culture fourragère pour compenser le faible
niveau de la production de lait cru faute de matière première. Rappelons que la
facture des laits et produits laitiers a atteint 1,19 milliard de dollars en
2012 contre 1,42 milliard en 2011 alors que les wilayas de Sétif (14%),
Tizi-Ouzou (9%), Sidi Bel-Abbès (8%) et Tlemcen (7%) réalisent à elles seules
38% de la production nationale. Sur un total de 1518 communes productrices de
lait, 650 réalisent 80% de la production et les trois communs leaders dans la
production de lait sont: Mechroha (Souk-Ahras) avec 30 millions de litres,
Bazer Sakhra (Sétif) avec 21.3 millions de litres et Hnancha (Souk-Ahras), avec
15.8 millions de litres.