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Des chaînes débordant sur la chaussée : Anarchie et bousculades dans les bureaux de poste

par Salah C.



Les retraités et autres usagers des services postaux continuent de manger du pain noir et leurs cris de détresse, pour dénoncer les nombreuses défaillances de ce qui est considéré comme étant au sommet du service public, ne semble pas avoir eu d'effets auprès des responsables d'Algérie Poste, qui continuent à afficher un silence inexplicable. Après avoir accueilli, favorablement, le versement de leurs pensions de retraite et autres salaires de la fonction publique, avant l'Aïd, les usagers estiment qu'Algérie Poste n'a pas été à la hauteur des exigences et, depuis jeudi, y compris vendredi, les agences postales connaissent un flux inhabituel et faute de personnel et d'espaces, les files d'attente débordent sur la voie publique et ce, aussi bien à la poste ?Saint Charles', Houha, Oussama ou Eckmühl pour ne citer que celles-là, l'anarchie règne en maître absolu et les premiers usagers affirment qu'ils sont sur les lieux depuis 6 h du matin. A l'intérieur des postes et en dépit des moyens humains très limités et des pannes de réseau fréquentes pour saturation, le personnel essaie, tant bien que mal, de satisfaire cette forte demande. Si dans les agences, fonctionnant selon le système de brigades, les agents se relaient, pour celles aux horaires normaux, la tâche n'est, nullement, aisée et il arrive que chaque agent effectue jusqu'à 400 opérations par jour. «Pour une simple demande d'avoir, l'attente peut durer jusqu'à deux heures», nous affirme un usager exaspéré et qui précise que le site d'Algérie Poste, pour la consultation en ligne du compte est difficilement accessible de par sa saturation.

Pour les distributeurs automatiques de billets (DAB), la majorité affiche le service interrompu. Souvent, des usagers font plusieurs structures afin d'effectuer des retraits, même en dehors de l'agglomération où ils résident. Certes, Oran, de par sa position de métropole, attire des usagers en provenance d'autres wilayas, mais cette donnée est censée être prise en considération par les responsables d'AP. Ces derniers, depuis le constat, fait il y a deux ans, par le ministre des PTIC et qui avait révélé que pour atteindre la norme nationale qui est d'un bureau de poste pour 9.000 habitants et un manque de plus de 40 bureaux de poste, se sont lancés dans une course contre la montre et les quelques bureaux de poste ouverts, sporadiquement, ne semblent pas avoir changer cette situation anachronique, surtout après la fermeture de la Grande Poste.

Cette situation s'explique, notamment par le fait que sur le plan humain, Algérie Poste n'a pas assez investi, avec un plan de recrutement au compte-gouttes et tous les receveurs se plaignent d'un manque de personnel. Des postiers jaloux de leur entreprise estiment qu'il est tant que des mesures radicales soient initiées pour remettre sur pied ce service public dont l'image est ternie. Voir une vieille dame, à Boulanger, sur une chaise roulante, faire la chaîne, en est la parfaite illustration de cette décadence.