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Constantine - ?uvres sociales de la commune : La Cour des comptes enquête

par A. Mallem

C'est à la suite d'une pétition, si-gnée par plus d'une centaine de travailleurs de la commune, dénonçant « la dilapidation de l'argent des œuvres sociales» par les gestionnaires qui se sont succédés à la tête de la commission du même nom durant la période antérieure à l'année 2009 (le compte bancaire des œuvres sociales ayant été bloqué en 2010) qu'une équipe d'enquêteurs de la Cour des comptes se trouve depuis une semaine à Constantine pour éplucher les dossiers de gestion de cette structure durant la période indiquée. Les informations recueillies hier auprès des différents protagonistes ont ajouté que la Cour des comptes a été également alertée par des créanciers, notamment l'APC de Cap-Aokas (Bejaia) qui réclame le paiement d'une créance de 274 millions de centimes représentant les loyers du centre de vacances estivales concédé aux œuvres sociales de l'APC de Constantine pendant plusieurs années.

En effet, depuis leur arrivée, les agents de la Cour des comptes ont, parallèlement à leur travail d'investigation documentaire, auditionné les principaux responsables qui ont présidé cette structure en détenant le pouvoir de signature des chèques et sur les comptes financiers, ainsi que les dirigeants syndicaux des deux organisations syndicales qui sont implantées à l'APC, en l'occurrence ceux de l'UGTA et ceux du Snapap. Selon des sources administratives et syndicales, la plainte des travailleurs auprès de la Cour des comptes vise principalement « la disparition du compte des œuvres sociales d'une somme de 260 millions de centimes qui n'apparaît pas sur le bilan de l'exercice 2009». Les mêmes sources citent aussi la disparition du matériel du camp de vacances cité plus haut avec la créance réclamée par la même municipalité côtière.

Rappelons que la question des œuvres sociales de la mairie de Constantine est, depuis plusieurs années, au centre des conflits qui ont opposé les deux organisations syndicales dont chacune réclame le droit de gérer cette instance alors que le compte bancaire, qui renferme aujourd'hui une somme évaluée à environ 12 milliards de centimes, reste bloqué depuis l'année 2010. « Depuis cette date, nous a expliqué hier le secrétaire général de la mairie, M. Nadir Bettine, les deux syndicats ne sont pas arrivés à s'entendre sur cette question et, de ce fait, nous ne pouvions, réglementairement parlant, verser la quote-part revenant aux travailleurs qu'à un organisme dûment agréé par les pouvoirs publics ».

Aussi, étant les seuls perdants de cette situation de blocage, les travailleurs communaux qui n'arrivent plus à supporter les querelles syndicales, viennent de monter au créneau pour réclamer, à juste titre comme nous l'ont d'ailleurs déclaré hier plusieurs d'entre eux, leur droit à disposer de l'argent des œuvres sociales, «notre argent est pris en otage par l'UGTA et le Snapap qui se livrent, depuis plusieurs années, à un bras de fer», a commenté dans la foulée un employé de l'assainissement.

Signalons que la gestion actuelle des œuvres sociales a échu majoritairement au Snapap qui a obtenu l'agrément délivré par les services de la wilaya en mars dernier. Un agrément, bien entendu, non reconnu ou rejeté par son rival qui réclame une participation à cette gestion. Lundi dernier, le Snapap a voulu organiser un sit-in pour réclamer justement au maire de mettre en exécution les engagements pris pour le règlement de cette question et le premier magistrat de la commune a donné rendez-vous aux syndicalistes du Snapap pour une séance de travail qui devait se tenir aujourd'hui jeudi. Mais hier, on a appris que cette rencontre a été reportée à dimanche prochain. Ce qui a conduit le Snapap à critiquer le « manque de sérieux » des autorités communales et évoquer la possibilité de déclencher un mouvement de grève, «seule manière d'amener les responsables de l'APC à répondre aux doléances justifiées des travailleurs», a menacé hier le chef de la section syndicale du Snapap, M.Mansouri.