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Benbouzid, ou le retour vers le? passé !

par El-Houari Dilmi

Après avoir «ravalé» à la va-vite, la façade décrépie du plus vieux parti de l'exo-planète politique du pays, des sources «généralement bien tuyautées» nous alertent sur un retour imminent de Benbouzid, ce concentré, à lui tout seul, de tous les échecs, trop longtemps ruminés, de tout le pays. Des «préparatifs intenses», selon la bonne logomachie para-officielle, seraient en cours pour introniser Benbouzid à la tête de l'autre parti, ce né-moustachu, qu'est le RND. Quid alors de Ouyahia, même si la «très particulière» pratique de la politique sous nos latitudes «très spéciales», nous a appris que les perdants d'hier peuvent, très bien, être les gagnants de demain ? Et puis quoi sur Saïdani, sinon qu'il n'est que la tête qui dépasse la «meute» qui progresse, à pas de loup, vers la gigantesque mangeoire qu'est devenue la République. Même si tous nos échecs, longtemps ruminés, se focalisent sur quelques noms de la grande faune «dinausauresque» du personnel politique du pays, un peu comme un arbre rachitique qui cache une jungle immense, pourquoi Chakib Khellil, Saïdani, Benbouzid, etc., devraient-ils partir, quand nous échouons presque tous, partout, dans tous les domaines, et à tous les niveaux ?

Les Algériens seraient-ils dans leur bon droit de s'offusquer de la gigantesque incurie qui se déroule sous le sceptre de la République, que le nœud gordien réside bien dans qui doit demander quoi à qui ?! Sinon, à quoi servirait-il de réclamer la tête d'untel ou d'untel, fussent-ils les fossoyeurs de l'avenir de nos enfants, quand le miracle, en politique, comme en d'autres domaines de la vie nationale, n'est plus de ce monde, et depuis très longtemps déjà ! Sinon, que peut représenter, «comme danger», le retour aux affaires de Saïdani, ou le retour, par la grande porte, de Benbouzid ou Ben-bidule, comparé au désastre consommé de l'école algérienne, devenue le réceptacle de tous les avatars et tares d'un pays où la méritocratie n'a jamais eu droit au chapitre ? La preuve que le changement salutaire n'est pas pour demain : le retour en grâce (sur ordre de quoi ?) de cet artisan d'un cataclysme d'un autre genre : Boubekeur Benbouzid et «son» école algérienne, d'Ibn Badis à Pavlov, en passant par qui vous savez ! Nommé membre du Conseil de la Nation, c'est un peu comme si on voulait lui renvoyer l'ascenseur pour avoir mené 14 ans, durant son entreprise de «benbouzidation» ou plutôt de lobotomisation, pure et dure, de l'école, que Benbouzid sera parachuté à la tête de la deuxième formation politique du pays. Pas seulement l'exercice de la politique qui est dévié de sa mission originelle, d'autres segments de la vie de la communauté nationale sont autant de fiascos consommés, avec le risque que la médication soit beaucoup plus onéreuse que le mal lui-même. Pourquoi, et pour quelle (s) raison (s), Belkhadem, Ouyahia, ou même Khellil, ne reviendraient-ils pas aux affaires ? Rêvent﷓ils, peut-être, de devenir le prochain (vice) président de la République ? Et dans une sorte de logique mécanique, pourquoi voudrait-on que certains prennent leurs valises, quand on ne le fait pas avec d'autres, (tous les autres), eux aussi (et surtout) plus préoccupés à rester tapis, sous les décombres, que de consolider la bâtisse, qui menace de s'effondrer sur ses propres fondations ? Assurément, l'Algérie est devenue, et depuis longtemps déjà, le cimetière (à ciel ouvert) des espérances de ses propres enfants, enfouissant leurs rêves sous les pas de chaque Algérien, indigne de ceux qui sont morts pour que vivent libres, -mais pas indépendants-, ceux qui sont venus après eux. Avant et après le soleil de la Liberté. En attendant, Saïdani, Benbouzid, et consorts peuvent très bien rester à leur place. Ils ne sont pas les plus mauvais d'entre-nous !