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Ghana comme prévu, le Mali de justesse

par Adjal Lahouari

Indiscutablement, le Ghana monte en puissance. Ce n'est pas une simple impression, mais une réalité chiffrée. Premier match: nul contre la RD Congo (2 à 2). Second match: victoire face au Mali (1 à 0). Troisième match: victoire contre le Niger (3 à 0). Disons-le tout net: les Ghanéens ne nous ont pas emballés lors des deux premières rencontres, car on n'a pas retrouvé ce football chatoyant qui est leur marque de fabrique. Certes, l'habileté technique existe toujours, mais les automatismes sont moins évidents que par le passé. Les fans des Black-Stars ont évidemment regretté l'absence des frères Ayew qui font actuellement le bonheur de l'O. Marseille, candidat au titre de champion de France, en concurrence avec le Paris SG et Lyon. L'entraîneur national Appiah a pris ses responsabilités et les assume pleinement. La meilleure réponse n'est autre que ce premier pas franchi avec la qualification en quarts de finale. Face à un adversaire nigérien qui a tenté d'imposer sa masse athlétique en durcissant les duels, l'affaire a été réglée proprement, Gyan et Atsu ayant matérialisé au tableau d'affichage la supériorité ghanéenne. Dès la reprise, l'affaire était pliée avec un troisième but signé Boye après que le keeper du Niger eut relâché le ballon.

Par ailleurs, nous n'avons apprécié que modérément la rencontre RD Congo - Mali où le football a été distillé à petites doses, alors qu'on attendait mieux de la part de ces deux équipes drivées par des techniciens français. Les Congolais de Carteron étaient dos au mur, car un nul était profitable à leurs adversaires du jour. La rudesse des duels a contraint l'arbitre algérien Haïmoudi à réprimer les fautes. A la 65e minute, en effet, on eu à dénombrer 41 dont 22 contre les Congolais plus déterminés que les Maliens ! La différence de styles était nette. A la manière posée des Maliens, les Congolais ont voulu imprimer du rythme à ce match par tous les moyens. Très vite dans le feu de l'action, les capés de la RDC ont cru que l'affaire était bien engagée après que l'attaquant Mbokani eut trouvé la faille dans une défense du Mali loin d'être un modèle sur le plan de la vitesse d'intervention. Cependant, sous la baguette de leur capitaine Saydou Keita, les Maliens ont rétabli l'équilibre par Samoussa (14e). Tout était encore possible à ce moment-là pour les Congolais de Claude Leroy qui ont pris le jeu à leur compte. A la reprise, ces derniers mieux organisés sur le terrain, se sont vus contraints de livrer des duels d'homme à homme, car le temps jouait en leur défaveur. En outre, les Maliens, et c'est notre conviction, n'ont rien fait pour éviter les contacts sachant que le compte à rebours leur était favorable. Cela s'appelle du réalisme auquel chacun ajoutera l'adjectif qui lui semble le mieux approprié. Les hommes de Claude Leroy ont sans doute payé cash les efforts fournis quelques jours auparavant face au Niger. En sortant dès le premier tour, les Congolais privent leur entraîneur Leroy d'un beau record. C'est la première fois que ce technicien spécialiste de la CAN ne se qualifie pas au second tour en sept participations.