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Maurice Amar se souvient

par H. Saaïdia

« J'étais si écœuré par l'injustice des colons envers les Algériens. Ça m'indignait au plus haut point. Le sentiment de révolte grandissait en moi chaque jour. Il fallait que je les aide par n'importe quel moyen. Ils n'avaient pas besoin de me convaincre à me rallier à leur cause; j'y étais prédisposé. Je voulais prendre les armes, rallier mes frères au «djbel». Mais ils m'ont dit qu'il n'y avait pas meilleure façon de contribuer que de mettre en service mon job de vendeur dans une pharmacie à Aïn Labrâa, mon village natal. Ainsi, j'ai commencé à voler des médicaments pour les remettre à mes frères moudjahidine. Je déposais la commande dans un cimetière juif situé dans les environs. La seconde mission qui m'a été attribuée, les renseignements généraux. Grâce à des relais, je transmettais notamment des informations militaires au FLN. C'était des infos très fiables, des fois à portée locale et des fois à portée régionale voire nationale.»

C'est un extrait de l'allocution donnée par Maurice Amar, fervent militant français pour la cause algérienne durant la guerre de libération nationale, à l'occasion de l'hommage qui lui a été rendu jeudi à Oran. Un ardent hommage a été rendu, à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance, à plusieurs moudjahidine de la wilaya V, parmi eux Hadj Mehdi Mimoune, Chergui Abdelkader et Kaïdari Houcine (honoré post mortem).

Les présents et en particulier «les compagnons d'armes» ont rendu un vibrant hommage au parcours révolutionnaire de Maurice Amar, son militantisme exemplaire, son esprit de sacrifices et d'engagement, avant de mettre en exergue la portée d'une telle halte avec la mémoire et l'histoire.