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Un nouveau remorqueur pour le port d'Arzew

par Moncef Wafi

En 2010, les chantiers français Piriou, la branche construction navale de Piriou à Concarneau, ont remporté un appel d'offres international, lancé par le Groupement d'intérêt commun des entreprises portuaires (GICEP) pour la construction de quatre remorqueurs d'exploitation portuaire.

Trois ans plus tard, «El Djedid 2», le dernier des quatre remorqueurs en question, est livré, fin mai, pour être exploité par l'établissement portuaire d'Arzew, où il rejoindra l'un de ses sisterships, « El-Djedid 1», livré en octobre 2011, en même temps que « Oued el Kebir», destiné à Skikda. Quant à «El-Haoues», mis en service en avril dernier, il travaille désormais dans le port d'Alger. Longs de 32 m pour une largeur de 11 m et un creux de 5.05 m, ces quatre remorqueurs disposent de 2 moteurs d'une puissance unitaire de 2.200 kw et peuvent atteindre la vitesse de 13 nœuds. Armés d'un équipage de 9 hommes, ils présentent une capacité de traction au point fixe de 72 tonnes. Ces coques peuvent embarquer 180 m³ de combustible et 100 m³ d'eau douce.

Ainsi, avec cette dernière acquisition, l'Algérie vient de renforcer sa flotte de remorqueurs qui compte plus de 50 unités. Le chantier naval français Piriou qui a assuré, pour le compte du GICEP, un volet de formation des équipages et de conduite des bateaux, espère pouvoir se développer sur le marché algérien. Son patron, Pascal Piriou, avait expliqué que cette commande pourrait ouvrir la voie à d'autres contrats. Présents depuis plus de 30 ans en Algérie, le chantier naval compte renforcer sa présence sur le marché algérien, l'un des plus fournis au monde. En 2009, Piriou naval services, la branche réparation du groupe Piriou, avait remporté cinq appels d'offres internationaux, lancés par la société Sogeports, et concernant les arrêts techniques de cinq remorqueurs de 30 m, opérant dans les ports d'Alger, avec le «Mustapha Ben Boulaïd 2 », et le «Righa 2» et «Choulou» pour le port de Skikda, ainsi que les «Tassina 3 et 4» au port d'Arzew.

Les travaux ont consisté en des révisions machine, coque, passerelle et pont, pour une durée moyenne de 40 jours par remorqueur pour plusieurs millions d'euros. En passant commande avec un chantier naval français, les Algériens ont tenu, encore une fois, à diversifier leurs fournisseurs puisqu'ils avaient passé commande auprès des chantiers japonais Towa-Shimonosekie pour les « Soummam », des chantiers Sodeni à Nagoya, toujours au Japon pour les « Rhummel » , des chantiers allemands Kremer à Elmshorn pour les « Seybouse», le «Ben Boulaid 2 » a été construit par les chantiers Union Levante de Valence en Espagne. Mais la plus grande acquisition de remorqueurs fut en 1971 avec l'arrivée des «Chellif» (7 unités de 161 T), du chantier japonais Hikari-Yokusuka.

Les Japonais restent les plus grands fournisseurs de l'Algérie en remorqueurs de différents tonnages indispensables aux ports algériens qui font obligation aux navires d'en faire usage alors que le pilotage n'est obligatoire que pour l'ensemble des navires à propulsion mécanique d'une jauge brute supérieure ou égale à 150 tonneaux alors qu'une seule heure de prestation d'un remorquer algérien revient au minimum à plus de 500 dollars.