
Les immeubles squattés dernièrement par des indus occupants au
centre-ville, notamment à St-Pierre et à la rue de la Bastille, après leur
évacuation dans le cadre du relogement des habitants du vieux bâti, sont
devenus désormais une véritable source de tension, non seulement pour les
autorités publiques chargées de ce dossier, mais aussi pour les riverains qui
dénoncent une montée notable de l'insécurité. Une insécurité qui s'explique,
selon eux, par le «caractère violent» de ces nouveaux arrivants qui, souvent,
disent-ils, sont «des gens connus des services de sécurité». La bataille rangée
entre bandes rivales, déclenchée en fin de semaine dernière dans le quartier de
St-Pierre, en est la meilleure illustration. Une rixe qui a duré plusieurs
nuits et à laquelle ont pris part plusieurs dizaines d'individus, de part et
d'autre, utilisant des armes blanches (couteaux, épées, haches?). Des incidents
qui se sont soldés par plusieurs personnes blessées et des arrestations
effectuées par les services de la 17ème sûreté urbaine. Les personnes arrêtées,
au nombre de cinq, sont âgées entre 22 et 26 ans. Les cinq individus arrêtés
faisaient l'objet de mandats de recherche pour des plaintes diverses déposées par
des victimes de vol à la sauvette et avec violence mais aussi d'agressions à
l'arme blanche. Ce regain de l'insécurité au niveau des quartiers susmentionnés
pose une fois de plus et avec acuité, cette fois-ci, la problématique relative
à la gestion des immeubles désaffectés. Même si le principe de «l'impérative
nécessité de procéder à la démolition des immeubles désaffectés» est clamé par
tous, y compris par les autorités locales, ne serait-ce que pour éviter de
devoir gérer indéfiniment le problème du bâti menaçant ruine, il n'en demeure
pas moins que dans les faits, la réalité traduit une passivité injustifiée de
la part des autorités locales. L'argument des élections législatives, affirment
les riverains, a longtemps servi de prétexte à cette passivité. Mais maintenant
que cette joute est dépassée, il est grand temps d'agir avant que les choses ne
s'enveniment davantage, ajoutent-ils. Pour ce faire, il suffit d'une
réquisition signée par le chef de l'exécutif pour procéder à l'expropriation en
mobilisant la force publique. Une démarche qui doit être rapidement suivie par
les démolitions de ces immeubles désaffectés pour éviter qu'ils ne soient
squattés de nouveau.