Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Construit dans les chantiers Piriou, en France: Le port de Skikda se dote d'un nouveau remorqueur

par Moncef Wafi

L'Algérie vient de renforcer sa flotte de remorqueurs, qui compte plus de 50 unités, avec la livraison par les chantiers Piriou de Concarneau, en avril, du «Si El-Haoues», troisième des quatre remorqueurs commandés par le Groupement d'intérêt commun des entreprises portuaires (GICEP).

En 2010, les chantiers Piriou, la branche construction navale de Piriou à Concarneau, ont remporté un appel d'offres international lancé par le GICEP pour la construction de quatre remorqueurs d'exploitation portuaire. Les deux premières unités de la série, El-Djedid 1 et l'Oued El-Kebir, d'une longueur de 32 m et 72 T de traction, ont été livrées en octobre 2011 aux E.P d'Arzew et Skikda. Long de 32 m pour une largeur de 11 m, le «Si El-Houes» est destiné au port d'Alger. Armé d'un équipage de 9 marins, dont la formation échoit aux chantiers Piriou, il présente une capacité de traction, au point fixe de 72 T et dispose de 2 moteurs de 2.200 kw chacun pour atteindre une vitesse maximale de 13 nœuds.

Le chantier naval français achève actuellement le dernier remorqueur de cette série, également destiné à Arzew, et sera livré au printemps 2012. Son patron, Pascal Piriou, explique que cette commande pourrait ouvrir la voie à d'autres contrats.

Présent depuis plus de 30 ans en Algérie, le chantier naval compte renforcer sa présence sur le marché algérien, l'un des plus fournis au monde. En 2009, Piriou naval services, la branche réparation du groupe Piriou, avait remporté 5 appels d'offres internationaux, lancés par la société Sogeports, et concernant les arrêts techniques de 5 remorqueurs de 30 m, opérant dans les ports d'Alger, avec le «Mustapha Ben Boulaïd 2», et le «Righa 2» et «Choulou» pour le port de Skikda, ainsi que les «Tassina 3 et 4» au port d'Arzew.

Les travaux ont consisté en des révisions machine, coque, passerelle et pont, pour une durée moyenne de 40 jours par remorqueur pour plusieurs millions d'euros. En passant commande avec un chantier naval français, les Algériens ont tenu, encore une fois, à diversifier leurs fournisseurs puisqu'ils avaient passés commande auprès des chantiers japonais Towa-Shimonosekie pour les «Soummam», des chantiers Sodeni à Nagoya, toujours au Japon pour les «Rhummel» Seybouse des chantiers allemands Kremer à Elmshorn pour les «Seybouse», le « Ben Boulaid 2» a été construit par les chantiers Union Levante de Valence en Espagne. Mais la plus grande acquisition de remorqueurs fut en 1971, avec l'arrivée des «Chellif» (7 unités de 161 T), du chantier japonais Hikari-Yokusuka. Les Japonais restent les plus grands fournisseurs de l'Algérie en remorqueurs de différents tonnages indispensables aux ports algériens qui font obligation aux navires d'en faire usage alors que le pilotage n'est obligatoire que pour l'ensemble des navires à propulsion mécanique d'une jauge brute supérieure ou égale à 150 tonneaux alors qu'une seule heure de prestation d'un remorquer algérien revient, au minimum, à plus de 500 dollars. Cette activité de remorquage tire sa source du Code maritime Algérie, Ordonnance 76-80 du 23.10.76 amendée le 28 juin 1998 et en 2006, et sa gestion quotidienne est du ressort des ports qui sont autonomes depuis plus d'une vingtaine d'années. Leader européen de la construction de thoniers senneurs océaniques, le Groupe Piriou s'est spécialisé dans la conception, la construction et la réparation de navires à forte valeur ajoutée.