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Tension au marché de gros de fruits et légumes

par A. Mallem

«Nous en avons marre de travailler dans de telles conditions! C'est l'insécurité totale et des énergumènes qui résident dans le bidonville mitoyen au marché nous rackettent d'une manière ignoble: adultes, femmes, enfants, ils entrent au marché et, de jour comme de nuit, ils se présentent aux carrés, prennent tout ce qu'ils désirent sans payer. Et si par malheur nous osons protester, ils cassent tout!».

Tels sont les propos qu'ont tenus-hier des commerçants exploitant des carrés au niveau du marché de gros de fruits et légumes (Magrofel) du Polygone, à propos des tensions enregistrées ces derniers jours au niveau de cette structure. Les plaignants ont lancé un véritable appel de détresse aux autorités locales, demandant à être protégés contre leurs agresseurs qui viennent de ce bidonville mitoyen au marché. «Il faut signaler également que beaucoup de commerçants informels se sont appropriés des espaces à l'intérieur du marché, empêchant les camions de livraison de stationner, et se sont même organisés en une véritable mafia !», ont ajouté nos interlocuteurs.

Ces derniers ont menacé de reconduire le mouvement de protestation qu'ils ont déclenché en observant deux jours de grève, vendredi et samedi derniers, pour exiger le départ du directeur de Magrofel, le transfert par la wilaya des habitants du bidonville, source de tous leurs ennuis, l'installation d'un poste de police dans l'enceinte du marché et la distribution d'un lot de 48 nouveaux carreaux qui viennent d'être construits.

Dans leur élan de protestation, les grossistes de Magrofel ont également bloqué la nationale 5 à hauteur de la cité Boussouf. Sans résultat, puisque la voie était déjà obstruée par la neige. Ils ont consenti à reprendre le travail dimanche matin, mais le problème d'approvisionnement des citoyens est resté entier à cause des fortes intempéries qui empêchent l'arrivage des marchandises venues de la campagne environnante ou des autres wilayas.

Contacté hier, le secrétaire de wilaya de l'Union générale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA), M. Boudjellal, a rappelé «que le problème de la sécurité au niveau de Magrofel a été posé et soumis à maintes reprises aux autorités locales et de wilaya. Toutefois, a estimé ce responsable, il n'est pas raisonnable de demander le départ du directeur et de bloquer la route pour faire pression sur les autorités, car le wali a pris en main le dossier de Magrofel et nous a promis de faire évacuer les habitants du bidonville».

A propos de la sécurité à l'intérieur du marché, le responsable de l'UGCAA a indiqué que son organisation avait proposé aux commerçants détenant des carreaux de s'organiser en formant un comité pour coordonner le travail avec la direction afin de régler les problèmes qui se posent à leur niveau. Enfin, commentant les derniers évènements survenus au Magrofel, M. Boudjellal les a imputés à des milieux dont l'intérêt personnel réside, a-t-il dit, dans l'option de louer ce marché à des privés. «Mais comme nous sommes totalement opposés à ce choix, ils sont en train de pousser à des perturbations et au pourrissement», dira notre interlocuteur.

Pour sa part, le directeur du commerce, M. Boularak Zidane, contacté également hier, a assuré que le poste de police réclamé par les commerçants est implanté à l'intérieur du marché depuis vendredi dernier et fonctionne H/24. Pour le cas des 48 carreaux aménagés par sa direction, M. Boularak a confirmé que leur réception devait se faire hier lundi ; malheureusement, les conditions atmosphériques ne l'ont pas permis et cette réception sera faite dans les jours qui viennent, après que la situation sera revenue à la normale. «Le reste des revendications brandies par les commerçants dépasse ma compétence», a conclu le directeur du commerce.