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BENI AMRANE: L'olive fait sa fête

par O. M.

Cette année, la fête traditionnelle de l'huile d'olive de Beni Amrane (25 km de Boumerdès), 4è édition, est prévue à partir du 26 janvier. Les organisateurs, devant la rareté du produit et sa cherté, restent très indécis quant au nombre de participants. Cette foire unique à travers les régions du centre était l'occasion pour fêter ce produit aux mille vertus. La commune de Béni Amrane est considérée comme le premier verger oléicole de Boumerdès et parmi les meilleurs bassins oléicoles du centre du pays. Pour rappel, la dernière édition fut organisée sous l'égide du président de la république. L'oléiculture à Boumerdès est concernée par une superficie de 6.722 hectares, soit 672.200 arbres. Le premier bilan établi au 3 janvier 2012 donne une production de 31.812 quintaux, alors qu'au niveau locale, on table sur une production avoisinant les 142.000 quintaux à travers la collecte des 39 huileries en exercice cette année. Cette situation n'ébranle en rien l'optimisme des oléiculteurs puisqu'au niveau de la chambre de l'agriculture, on avance une production de 2.454.400 litres selon le propriétaire d'une huilerie moderne installée à Béni Amrane.

Le manque d'eau dans l'olive pour des raisons de pluviométrie et de douceur influera directement sur le rendement du quintal qui, d'habitude, donnait 36 litres au quintal, mais n'a pu donner cette saison que 16 litres au quintal. C'est l'une des raisons encore qui ont agi sur le prix du litre qui se négocie entre 550 DA et 650 DA. Beaucoup de propriétaires d'huilerie ont tiré la sonnette d'alarme: «Si les choses ne s'améliorent pas, on fonce directement vers la disparition pure et simple de la filière», avertissent-ils. La tenue de la foire et les conférences prévues par les professionnels du secteur seront une occasion inespérée pour les oléiculteurs de poser les problèmes auxquels ils font face ces dernières années, en premier lieu, la commercialisation du produit puisque dans 95% des cas c'est le producteur lui-même qui la prend en charge. Le marketing, l'absence d'une labellisation, un emballage qui ne répond pas aux normes les plus primaires, tout cela agit négativement sur le goût et sur la période de stockage. Cette année, la production est sensiblement faible par rapport à la cueillette de l'an passé. A relever la cueillette anarchique sur l'arbre après la récolte, l'irrigation d'une part et la fixation des prix d'un litre qui se fait en dehors d'une étude de marché. Les prix n'arrivent pas toujours à se stabiliser et pourtant la production a atteint les 05 millions de litres. Ce qui est étonnant, c'est que les prix augmentent d'année en année et la demande dépasse l'offre. L'Algérien consomme de plus en plus de l'huile d'olive, il n'achète pas un litre mais généralement 10 litres et plus.