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Le sénateur socialiste français Richard Yung: Deux écoles françaises à Oran et Annaba

par Ziad Salah

Après Annaba et Alger, Richard Yung, sénateur français représentant les Français établis à l'étranger, a séjourné ce week-end à Oran. A l'hôtel Timgad, il a rencontré, vendredi en fin de journée, les membres de la communauté française d'Oran et ses environs. En marge de cette rencontre et en dépit de sa fatigue à cause de ses déplacements incessants, il a consenti à nous recevoir. Parmi les annonces qu'il nous a confirmées, l'intention du groupe socialiste au Sénat français de déposer un projet de loi concernant l'octroi du vote aux étrangers dans les élections municipales. La date fixée pour ce dépôt est le 8 décembre prochain. M. Yung, ne se fait pas énormément d'illusion sur l'aboutissement de ce projet. Certes, la gauche bénéficie d'une petite majorité au Sénat, mais une fois que ce projet de loi débouche à la chambre basse, dominée par la droite, il risque d'être rejeté, explique-t-il. Mais l'essentiel est de «remettre ce débat, ébauché déjà en 1981, sur le tapis», dira-t-il.

Par ailleurs, il nous apprendra que son parti (socialiste) envisage de limiter les centres de rétention qui se sont multipliés en France depuis l'arrivée de la droite au pouvoir. Dans ces centres, les immigrés, notamment ceux qui sont en situation irrégulière, ne bénéficient d'aucun droit, notamment celui de voir un juge des libertés, dira-t-il. Cependant, il tiendra à préciser que le parti socialiste demeure toujours attaché à la lutte contre l'émigration clandestine. Dans ce sens, il relèvera l'hypocrisie de la droite au pouvoir puisque actuellement deux nouvelles lignes de métro, aux 14ème et 15ème arrondissements de Paris sont réalisés grâce au travail des clandestins.

Concernant l'UPM (Union pour la Méditerranée) projet cher à Sarkozy et qui est en panne, Yung a révélé que les socialistes, une fois au pouvoir, comptent le redynamiser autrement. Il parlera du projet qu'a préparé Elisabeth Guigou, ex ministre socialiste de la Justice (premier garde des Sceaux femme en France).

Ce projet compte notamment sur la création d'une Banque d'Investissement et sur une série de mesures d'innovation pour redynamiser la coopération entre les deux rives de la Méditerranée. Encore une fois, le sénateur Yung précisera que le projet de Guigou n'est pas un pur dépassement de l'UPM mais vise à lui insuffler un autre sens et une autre dynamique. Concernant les relations de la France avec l'Algérie, le sénateur nous fera part de sa conviction que la relance de ces relations passera par l'intensification des relations économiques, notamment entre PME/PMI. Cependant, il reconnaîtra que la LFC (loi des Finances Complémentaires) de 2009, instaurant la règle dite 51/49, bloque tout un réseau d'entreprises françaises désireuses de s'installer et d'investir en Algérie. Commentant le cas de Renault et de Lafarge, il estimera que la loi 51/49 ne dérange pas les grands groupes parce qu'il s'agit d'accords entre Etats.

S'agissant de ce qu'il a appelé les lois mémorielles, il se déclare ne pas «être fanatique» de ce genre de débat. Cependant, sur les récents débats sur les événements du 17 octobre 1961 à Paris, il dira qu'il est «important pour la France d'assumer ses responsabilités historiques», d'autant que la chape de plomb autour de ces événements a été entretenue volontairement par les autorités françaises. Il conclura en déclarant son adhésion à la démarche de François Hollande, candidat PS aux prochaines présidentielles qui a marqué l'événement le 17 octobre dernier.

D'un autre côté, Yung et Farid Hasnaoui, un franco algérien hôte du sénateur en Algérie, nous ont confirmé l'intention de François Hollande de se rendre en Algérie dans le cadre de sa campagne pour les présidentielles. Et pour cause, le candidat aux primaires socialistes Arnaud Montebourg a pu récolter presque vingt mille voix suite à son voyage d'un week-end en Algérie.

Par ailleurs, l'on apprendra que la saison prochaine une école primaire française sera ouverte à Annaba. Oran aura, elle aussi, son école. Le site est déjà dégagé. Il s'agit d'une école désaffectée à Sidi El Houari. Probablement, elle ouvrira ses portes en septembre 2013. On nous expliquera que les ouvertures des écoles françaises sont un moyen d'encourager les relations économiques entre les deux pays, puisque de tradition, les Français préfèrent s'établir en famille à l'étranger. Donc l'existence d'une école encouragera leur établissement.