
Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a fait savoir aux
journalistes qu'il a réglé le problème des gardes communaux «hier à 10h du soir
(ndrl lundi soir)». Pour lui, ces personnels n'avaient pas à faire dans toute
cette agitation. Pour rappel, ils étaient nombreux à manifester lundi devant le
siège de l'APN pour réclamer leurs droits. «Je leur ai dit lorsque je les ai
reçus lundi dans l'après-midi, vous êtes un corps paramilitaire, vous devriez
donner l'exemple de la discipline au lieu d'agir comme si l'Etat était votre ennemi,»
a fait savoir le ministre de l'Intérieur aux journalistes. Dahou Ould Kablia a
souligné que les gardes communaux lui ont présenté une plate-forme de 14
revendications «un maximum pour obtenir le minimum.» Le ministre estime qu'ils
«veulent ainsi faire payer au pays, les sacrifices qu'ils lui ont consentis en
leur qualité de patriotes.» Les gardes communaux demandent à ce que l'Etat leur
donne, chacun, 540 millions. Ce que le ministre de l'Intérieur juge aberrant.
«Sur 14 points, il y en 8 qui sont plus ou moins acceptables entre autres leur
améliorer le salaire, leur payer les indemnités, les jours de congé, les heures
supplémentaires, procéder à leur réhabilitation,» nous a affirmé le ministre de
l'Intérieur. Ould Kablia accepte aussi «leur redéploiement par diverses
possibilités, en tant que police communale, sûreté nationale, services de
surveillance?». Redéploiement qui se fera, nous dit-il «en fonction des
niveaux, il y a même la possibilité de leur accorder des micro-crédits.» Le
ministre installera jeudi prochain une commission qui planchera sur l'ensemble
de ces revendications. Une commission dans laquelle siégeront, a-t-il précisé,
des représentants des gardes communaux dont le nombre est de 92.000. Il est
attendu que le plus gros d'entre eux sera redéployé comme agents de la police
communale dont le corps est consacré dans le nouveau code communal.
Interrogé sur une éventuelle révision de la loi électorale en prévision
des échéances électorales à venir, le ministre de l'Intérieur affirmera : «je
souhaiterai qu'elle soit révisée pour inscrire de nouvelles modalités
d'élection et de vote pour plus de transparence et de démocratie.» Il reste
cependant sceptique quant à une éventuelle dissolution des assemblées élues
comme revendiquée par plusieurs partis et hommes politiques. Ould Kablia
répondra «on ne peut pas dissoudre des assemblées élues à un an des élections
législatives et communales.» Il pense qu'«il y aura plus de problèmes s'il y a
dissolution.» Il estime même que «c'est irrationnel à un an de l'élection !»