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Benhamna Mohamed (président du GC Mascara): «Relever le défi avec les moyens de bord»

par Belkecir Mohamed

Depuis l'AG élective, tous les regards sont tournés vers le nouveau président Benhamna Mohamed, tout en espérant, bien sûr, la renaissance du GCM. Mais personne n'ignore que la mission du nouvel élu s'annonce des plus ardue et où il tentera de reconstituer les pièces d'un puzzle effrité depuis belle lurette. A Mascara, on s'accorde à dire que le fait d'avoir été un candidat unique soutenu par l'opinion sportive locale atteste la mise à l'écart de ses rivaux dont les slogans de campagne ont été voués à l'échec. Cet ancien fonctionnaire a refusé de laisser le GCM tel un cadavre en décomposition et d'être manipulé par des mains «étrangères». «Trop, c'est trop», pour les fans du Ghali touchés dans leur honneur et, parmi eux Benhamna Mohamed qui, à défaut d'être un «gros bonnet» de la finance, a fait preuve de courage, entamant sa tâche avec réalisme pour le travail titanesque qui l'attend. Tout en gardant les pieds sur terre, il s'est fixé des objectifs modérés.

Quotidien d'Oran : Qu'est-ce qui vous a poussé à accourir au chevet du GCM ?

Benhamna Mohamed : D' abord, j'ai passé mon enfance au GCM avec une carrière au même titre que d'autres joueurs. Venir au secours du club est donc un devoir, car je ne pouvais supporter de le voir devenir la risée avec un déclin prononcé avec, à la clé, des scandales financiers répétés. J'affirme haut et fort que le GCM n'est pas une vache à traire, lui qui est un club d'authentiques révolutionnaires, de martyrs et de notables qui ont marqué son histoire. Aussi, et avec le concours de mes pairs, nous avons décidé de donner un coup de pied dans la fourmilière et de chasser ceux qui ont déçu toute une ville et sa région. Pour les ressources financières, tout le monde sait que je ne possède pas de richesse. En outre, je me suis heurté à la réticence de gens charitables qui se sont dit désolés de ne pouvoir m'aider du fait qu'ils ont été roulés par le passé. Cependant, toutes les portes ne sont pas fermées, car ma bonne réputation et ma notoriété m'ont permis d'obtenir pour parer au plus pressé, ceci dit en pompant dans mes propres économies.

Q.O. : Quelle est la composition de votre comité ?

B.M. : En fonction de certains paramètres, j'ai appelé à mes côtés Aïd, Hammammouche, les deux vice-présidents, Ould Moumna et Bahri, trésorier et trésorier-adjoint, Serdouk, secrétaire général et trois membres du comité, Belkhel, Kadari et Benfréha Abdelkader. Avec le technicien Yessad Mohamed, nous avons entamé la prospection et c'est lui qui assure les premières séances. En outre, j'ai obtenu l'accord de Belloumi pour une assistance technique. Il supervisera les opérations. J'affirme que les portes sont ouvertes aux vraies compétences.

Q.O. : Quel est l'état des lieux actuel ?

B.M. : Je suis navré de préciser que la situation était des plus lamentables. Le club fonctionnait sans bureaux, fermés depuis des années. Il n'y avait pas un dinar en caisse et le déficit est estimé à un milliard et demi de centimes du fait des inégalités dans le paiement des primes de signatures, et ce déficit est alourdi par de nombreuses dettes de reconnaissance. Certains créanciers possèdent des décisions de jugement qui datent depuis dix ans ! Et pourtant, l'Etat a alloué des subventions conséquentes pour le développement du sport. Des contrôles sévères sont devenus nécessaires.

Q.O. : Quelles sont vos priorités ?

B.M. : Après mûres réflexions, nous avons opté pour les joueurs du terroir qui ont été souvent marginalisés. Certains d'entre eux ont même écourté leurs carrières pour avoir été sous-estimés et «maltraités» sur le plan financier. Le recrutement sera élargi à la région et le renfort extra-muros sera réduit à deux ou trois postes spécifiques dont le profil n'existe pas chez nous. Je vous annonce que sept joueurs ont été reconduits et ont déjà perçu la première tranche de leur prime de signature. Mais le versement de la seconde tranche sera tributaire de leur rendement, condition que j'ai imposée au départ. J'ai été le seul négociateur avec le trésorier. Une fois que l'équipe fanion sera sur rails, on passera aux catégories des jeunes qui étaient délaissées.

Q.O. : On vous laisse le soin de conclure cet entretien?

B.M. : Tout le monde doit savoir que j'ai hérité d'un lourd fardeau et dont les embûches ont fini par disloquer le GCM pourtant la fierté des Mascaréens. Les responsables de cette situation paieront leurs méfaits tôt ou tard. Pour ma part, je ne veux pas duper les gens. Je ferais de mon mieux pour que le Ghali retrouve son lustre d'antan. Mon souhait est de voir tout le monde s'impliquer, ne serait-ce qu'avec un conseil ou une remarque que j'accepterais volontiers. Je suis abordable à tout moment et peut-être que l'espoir est permis.