Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

La Fondation du 8 mai 1945 s'en prend à Ferhat Mehenni

par Djamel B.

Joignant sa voix à celles de tous ceux et celles qui ont dénoncé les tentatives « divisionnistes» du mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), la Fondation du 08 mai 45, a rendu public, hier, un communiqué, dans lequel elle qualifie l'annonce de la création à Paris d'un gouvernement provisoire kabyle de «geste minable caricaturiste et burlesque».

 «Vous êtes inconscients de mesurer l'ampleur de votre geste minable, caricaturiste et burlesque, qui ne relève que de la surenchère d'insane rompu aux gémonies colonialistes?». C'est en ces termes que s'adresse le premier responsable de la Fondation du 08 mai 45 aux tentatives visant à «diviser un peuple soudé depuis la nuit des temps?» Le document signé par le président de la Fondation M Boukherissa Kheireddine rappelle qu'à l'heure où la société civile, la famille révolutionnaire et le peuple algérien quelles que soient les tendances politiques et les approches revendicatives, tentent laborieusement de colmater les brèches des fractures de la décennie noire, œuvre de nostalgiques et de révisionnistes, et se bat avec acharnement contre l'amnésie et le manquement au devoir de mémoire, «voici que des énergumènes d'une autre espèce surgissent de nulle part, brandissant la division d'un peuple soudé depuis la nuit des temps». «Ces apprentis sorciers, comme les a si bien qualifiés Ait Ahmed l'un de nos historiques, de ceux qui ont conduit la révolution jusqu'à bon port, ne font que travailler les intérêts de l'ex-colonisateur. Exploitant des situations conjoncturelles, ils s'érigent en libérateur d'un combat d'arrière-garde?» lit-on dans ce communiqué qui poursuit en rappelant que les Algériens sont unis pour le bien et pour le pire et ils entendent le rester. «Ils se refusent toute ingérence dans leurs affaires internes ainsi que sur son territoire qui est un et indivisible». Le premier responsable de la fondation, réitère, à l'occasion, les vertus qui sont le fondement de ce qui unis les Algériens, affirmant que « nous sommes tous amazighs et arabes et l'islam nous a unis. Nous nous sommes abreuvés du savoir et de la bravoure de nos ancêtres. Les Idrissides, les Zirides etc. autant de dynasties amazighs? meublèrent la culture et le berceau du Maghreb et portèrent haut et fort le flambeau de notre religion, jusqu'à l'autre rive de la Méditerranée ». M Boukherissa rappelle d'autre part que tous les Algériens ont subi les affres de la colonisation qui ne faisait aucune distinction entre les races et les ethnies. «Toutes les jeunes nations passent par des crises. Elles grandissent proportionnellement à la grandeur des solutions qu'elles préconisent. Cependant, il serait dangereux de les mesurer par rapport aux faiblesses des hommes qui les dirigent. Les temps changent et les hommes avec. Vous n'avez qu'à proposer des alternatives au lieu de prôner la division. Cela ne fait qu'ajouter la haine là où il ne faut pas. Commencez d'abord par corriger les étiquettes que la colonisation nous a collées?.» poursuit le communiqué.

 Pour conclure, le président de la fondation, affirme que cette démarche ne fait que travailler la politique de ceux qui entretiennent un vieux rêve colonial «Diviser pour régner» cher aux chantres de la colonisation positive. «Vous n'êtes pas mieux placé qu'un Hadad ou même notre Taoues Amrouche ?, poètes et écrivains pour s'inventer une notoriété désabusée. Je m'adresse à ceux qui renient leur algérianité. Vous n'êtes pas de nous et nous ne sommes pas de vous» conclut le communiqué. Outre les réactions de la fondation et d'autres leaders politiques et moudjahidines, le Premier ministre Ahmed Ouyahia avait qualifié de « tintamarre» l'initiative du mouvement pour l'autonomie de la Kabylie. «Ce n'est que du tintamarre», a déclaré laconiquement M. Ouyahia à la presse en marge de l'inauguration de la 43e édition de la Foire internationale d'Alger. Le MAK, par la voix de son président, Ferhat Mehenni, avait annoncé il y a une dizaine de jours avoir formé à Paris un gouvernement provisoire kabyle.