
A partir de cette année, les exploitants étrangers ne participeront plus
à la campagne de pêche au thon rouge dans les eaux sous juridiction algérienne,
qui sera désormais réservée aux opérateurs nationaux. C'est ce que vient de
décider le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques et ce suite à
la décision de la Commission internationale pour la conservation des thonidés
de l'Atlantique (ICCAT). Cette dernière, qui regroupe les Etats pêcheurs, avait
décidé en 2009 de ne pas attribuer la pêche de cette espèce aux pays tiers et
que chaque pays doit baisser son quota en utilisant ses propres moyens en
fixant le quota de pêche autorisé à 13.500 tonnes pour l'année en cours contre
19.500 tonnes une année auparavant. Avant cette décision, chaque année,
l'Algérie accordait des licences de pêche des grands migrateurs halieutiques à
durée déterminée du 1er au 31 mai avec un quota d'affrètement de 223,4 tonnes
proposé aux exploitants étrangers durant la campagne de 2009. Le département
ministériel de Smaïn Mimoun souligne que l'Algérie dispose de thoniers équipés
pour la pêche de ce poisson et que l'interdiction d'exporter cette espèce
dépendrait de la décision de la Convention sur le commerce international des
espèces sauvages menacées (CITES), qui tient sa réunion du 13 au 25 du mois en
cours à Doha au Qatar. Pour rappel, le thon rouge figure parmi les espèces les
plus menacées proposées à l'inscription dans l'annexe I de la CITES, synonyme
d'interdiction de son commerce international au même titre que l'ensemble des
espèces inscrites à cette annexe englobant toutes les espèces animales et
végétales couvertes par la Convention, affiliée à l'ONU.
S'agissant de l'inscription du
thon rouge dans la catégorie des espèces menacées, elle a été proposée par la
principauté de Monaco en 2007 suite à un constat faisant état de disparition
des deux tiers des stocks de cette espèce en Méditerranée, et ce, entre 1957 et
2007 et de 82% en Atlantique Ouest entre 1970 et 2007. Grand migrateur, ce
poisson se reproduit uniquement dans le Golfe du Mexique et en Méditerranée où
se font 80% des captures.