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Vers l'installation de scanners corporels dans les aéroports français

par Djamel B.

La France durcit davantage les conditions d'accès des ressortissants de certains pays dont l'Algérie, à son territoire. Sous peine de se voir infliger une amende de 50.000 euros, Air Algérie devra, dans un premier temps, fournir un maximum d'informations sur les Algériens dès leur embarquement à bord de ses avions à destination de la France. Dans une seconde étape, la compagnie algérienne devra fournir ces informations dès la réservation.

 La série de mesures ne s'arrête pas là, en effet les autorités françaises réfléchissent aussi à faire passer les passagers en provenance des pays considérés à risque au scanner corporel une fois arrivés dans un aéroport français.

 Dans une déclaration, hier, à la radio Europe 1, le ministre français de l'Intérieur Brice Hortefeux a estimé qu'il fallait «recueillir le plus grand nombre d'informations possible» au moment de l'embarquement des passagers. Il a confirmé que depuis le 1er janvier, comme il l'avait annoncé fin décembre, «les compagnies qui ne donneraient pas la liste de leurs passagers seraient sanctionnées» et risqueraient de payer une amende de 50.000 euros. «A ce stade, c'est au moment de l'embarquement», a-t-il dit. Mais il faudrait «avancer vers la possibilité d'obtenir des renseignements dès la réservation», a-t-il ajouté, souhaitant une «initiative européenne» en ce sens. M. Hortefeux a en outre indiqué que le gouvernement français réfléchissait à l'introduction de scanners corporels ou des détecteurs d'explosifs dans les aéroports. Un groupe de travail a été mis en place à la demande du président Nicolas Sarkozy qui attend «des propositions dans un délai rapproché de moins d'un mois», a-t-il expliqué. Le ministre français a, en outre, souhaité élargir la liste des zones à risque à 20 ou 30 pays contre sept actuellement, parmi plusieurs initiatives à engager pour lutter contre la menace terroriste. «Il faut à l'évidence élargir le nombre des pays à risque. Aujourd'hui il y en a sept, il faut sans doute qu'on monte à entre 20 et 30 pays», a déclaré M. Hortefeux. «Pour donner des exemples, cela concerne le Yémen, l'Afghanistan, l'Iran, le Pakistan, le Mali», a-t-il dit. Selon la presse, la Syrie et l'Algérie figurent également sur cette liste des sept pays déjà considérés comme à risque par la France. «Cela ne signifie pas que ces gouvernements cautionnent le terrorisme mais parfois qu'ils n'ont pas les moyens de lutter contre le terrorisme, comme le Mali», a précisé le ministre.

 A la suite de l'attentat manqué contre un avion américain reliant Amsterdam à Detroit par un Nigérian le 25 décembre, les Etats-Unis ont déjà ordonné un contrôle renforcé de tous les passagers originaires ou en provenance de pays considérés comme des soutiens au terrorisme ou de tout autre pays concerné. Les ressortissants de 14 pays au total, dont l'Algérie, seraient plus particulièrement concernés.

 La semaine dernière, le Figaro avait annoncé que le ministre de l'Intérieur français souhaiterait promouvoir au niveau européen un renforcement des mesures de sécurité dans le transport aérien dont un contrôle accru de l'identité des passagers comme cela se pratique aux Etats-Unis. Actuellement, les informations relatives à l'identité usuelle du voyageur (nom, prénom, âge, date et lieu de naissance) sont contrôlées lors de l'enregistrement. Le nouveau système permettrait, à l'instar de ce qui se pratique aux Etats-Unis depuis le 11 septembre 2001, de recueillir des informations dès la réservation du billet comme le moyen de paiement, l'adresse de facturation, le numéro de téléphone, l'adresse électronique, etc., d'après le quotidien.