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Université: La grève largement suivie, selon le CNES

par Amine L.

«L'université a été totalement paralysée. La grève a été massivement suivie dans plusieurs wilayas, à l'image de Annaba, Sétif, Tizi Ouzou et de bien d'autres universités à travers les quatre coins du pays», a déclaré au Quotidien d'Oran Abdelmalek Rahmani, coordinateur national du CNES (Conseil national des enseignants du supérieur).

 «Nous ne cesserons pas cette contestation jusqu'à l'application effective et entière des annonces faites par le président de la République», affirme encore ce syndicaliste. Selon le CNES de Rahmani (les sections CNES n'étant pas concernées par ce mouvement de débrayage), les enseignants du supérieur ont largement suivi le mot d'ordre de ce syndicat qui avait appelé à une grève de 15 jours renouvelable à compter hier. Une grève décidée, rappelle-t-on, par le Conseil national de ce syndicat réuni en session extraordinaire les 22 et 23 octobre derniers, à Alger. Le CNES se dit «satisfait» quant au suivi du débrayage, hier, par les enseignants qui ont tenu des assemblées générales dans les universités.

 «A l'exception des vacataires qui n'ont pas le droit de faire grève, les enseignants sont mobilisés pour cette nouvelle grève», soutient M. Rahmani. Dans une déclaration signée par la coordination nationale ayant sanctionné une réunion tenue les 12 et 13 novembre dernier à Alger, le CNES s'est dit «prendre acte du discours du président de la République lors de la cérémonie ayant marqué l'ouverture solennelle de l'année universitaire 2009/2010 et fait siennes les orientations du Président relatives à la réhabilitation du rôle de l'enseignant-chercheur dans le développement de la nation, la valorisation salariale des enseignants chercheurs au même titre que leurs pairs dans le monde, la traduction de ces orientations par des mesures concrètes et immédiates et la mise en place d'une pyramide des valeurs basée sur la compétence et le mérite». «Lors d'une rencontre avec le ministre le soir même, une réunion a été convenue sous quinzaine afin de permettre la mise en place des mécanismes nécessaires pour concrétiser les orientations contenues dans le discours du président de la République», avait ajouté la déclaration.

 Des assemblées générales sont organisées depuis hier et devront se poursuivre aujourd'hui pour évaluer et se prononcer sur la situation au lendemain du discours du Président. «Un conseil national se tiendra les 17 et 18 novembre prochain, afin d'étudier les suites à donner à notre mouvement de protestation».

 Il est à signaler qu'une vingtaine de points est consignée dans la plate-forme de revendications. Le CNES soulève essentiellement le problème du logement. Il réclame la régularisation de la situation des 3.000 enseignants qui ont vu le transfert de bail de leur logement conventionné annulé. Le syndicat appelle aussi les pouvoirs publics à réaliser 6.500 logements pour les enseignants, un quota accordé par le président de la République, et s'interroge sur les raisons du retard pour la promulgation du régime indemnitaire.

 Autre revendication du CNES : l'application de la rétroactivité pour la rétribution du régime indemnitaire à partir du 1er janvier 2008. Le CNES réclame également, sur le volet de la gestion universitaire, la promulgation des deux décrets portant création du Conseil national d'évaluation de la gestion et un Conseil pour la recherche. «Deux décrets promis depuis le mois de mai dernier et depuis, nous n'avons rien vu venir», peste ce syndicat, qui réclame aussi la réhabilitation de tous les organes de gestion scientifique et pédagogique et de revoir la composante du conseil d'administration pour ouvrir la voie à la participation du CNES, depuis longtemps marginalisé.