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Israël et la stratégie de victimisation

par M'hammedi Bouzina Med De Notre Bureau De Bruxelles

L'ONU a inscrit dans sa prochaine AG, qui s'ouvrira le 27 septembre, la question palestinienne comme priorité. Mis a nu devant la communauté internationale dans sa fuite en avant, le gouvernement israélien change de tactique et accuse l'UE, les USA et le reste du monde de double attitude.

Pour la énième fois, l'Union européenne (UE), par la voix de son représentant à la        politique étrangère, Javier Solana, a dénoncé et fait savoir son opposition à L'Etat d'Israël à toute forme de colonisation de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie. Javier Solana, qui a assisté samedi dernier à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Stockholm (Suède), s'est déclaré « déçu » et regrette les dernières déclarations des responsables israéliens qui encouragent l'occupation coloniale. En ce sens, l'UE rejoint totalement la position américaine sur la nécessité et l'urgence de l'arrêt de la colonisation de la Palestine et le retour au processus de paix sous les auspices de la communauté internationale. Fin septembre, lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies, la question palestinienne sera au centre des débats. Les USA, l'UE autant que le reste de la communauté internationale répéteront à l'Etat d'Israël leur opposition à sa politique d'occupation et l'appelleront à reprendre les négociations de paix avec les Palestiniens. Est-ce à dire qu'Israël suivra le « conseil » ? Pas si sûr que cela. 10 contre un, que les dirigeants actuels de l'Etat hébreu brandiront la « menace nucléaire » iranienne pour justifier leur politique agressive et coloniale en Palestine. Même s'il n'y a aucun lien entre la colonisation israélienne et la supposée « menace » iranienne, force est de constater que la communauté internationale se laisse embarquer dans cette caricature diplomatique. Mieux, aux appels à la raison et au respect du droit international, Israël répond et s'active à le mobiliser pour une guerre contre l'Iran. C'est ainsi que l'Etat hébreu propose, en attendant une attaque militaire contre l'Iran, une série d'initiatives pour le paralyser et l'isoler internationalement. Le gouvernement d'Israël propose un blocus naval, un embargo sur le pétrole, un autre financier et va jusqu'à accuser les USA, l'UE, la Chine, la Russie... pour ne citer que les grande puissances, d'hypocrisie et de double langage. Israël brandit les chiffres d'affaires commerciaux de ces pays avec l'Iran et leur fait remarquer qu'il ont doublé pour certains d'entre eux ces dernières années. L'Allemagne est le principal accusé à qui Israël lui reproche d'être le premier partenaire commercial de l'Iran et d'avoir augmenter ses exportations de 18 % entre janvier et avril 2008, par exemple. Suit l'Autriche, à qui il est reproché d'avoir signé en 2007, par l'intermédiaire de son groupe pétrolier OMV, un accord pour la production de gaz iranien pour une durée de 25 ans et une valeur de 30 milliards d'euros. A la Suisse, Israël lui reproche d'avoir signé, en juin 2008, le même type de contrat entre sa société EGL et la NIGEC iranienne pour une valeur de 42 milliards de dollars et dont l'application (livraison de 5 milliards de M3/An) débutera en janvier 2011. A l'Italie, il lui est reproché ses 6 milliards d'euros annuels d'échange commercial et sa couverture par la SACE (assurances) du risque commercial iranien pour un montant de 4,1 milliards d'euros. A d'autres pays, tels la Russie et la Chine, le gouvernement israélien les accusent des mêmes « délits ». La propagande israélienne à l'endroit de l'Europe, des USA et des autres puissances vise, évidemment, à les culpabiliser et à les accuser de « tricheries » et de double attitude. C'est un procédé classique de la diplomatie internationale : attaquer pour enfermer l'autre dans des explications et justifications et l'empêcher, ainsi, de se concentrer sur votre stratégie. Il faut rappeler que lors de l'agression criminelle contre la bande de Ghaza en décembre 2008 et janvier 2009, les peuples du monde, y compris ceux qui avaient quelques sympathies pour l'Etat hébreu, ont découvert sa vraie nature et ses véritables objectifs : terroriser les Palestiniens pour occuper toute la Palestine. C'est pourquoi, la prochaine AG de l'ONU, qui s'ouvrira le 27 septembre à New York, est plus que capitale pour la cause palestinienne. Israël abdiquera-t-il devant les charges de la communauté internationale ou brandira-t-il, encore une fois la « menace » iranienne ? D'autant plus que le président Ahmadinejad a promis de se rendre à New York et de ne pas... se taire face au bellicisme d'Israël.