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Exploitation minière: Nouvelle exigence pour les entreprises étrangères

par M. Aziza

Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, s'est montré intransigeant vis-à-vis des responsables de l'Agence nationale du patrimoine minier, des exploitants du secteur minier nationaux et des entreprises étrangères exerçant dans le domaine.

Lors de son intervention, hier, en marge de la présentation du rapport d'activité de l'ANPM 2008, Chakib Khelil s'est interrogé sur le manque d'ingénieurs des mines ou d'ingénieurs géologues, dans le secteur minier. Le ministre fera remarquer que sur 1.143 exploitations, 213 seulement comptent parmi leur personnel des ingénieurs de mines et des ingénieurs géologues. Le ministre a souligné que des accidents mortels sont enregistrés au niveau des mines, en raison de l'absence d'experts et de professionnels capables de donner des conseils et de réduire, de ce fait, ces accidents qui demeurent dans certains cas fatals. Le ministre a fait état de 4 morts dans des mines durant l'année 2008. Il a également demandé aux exploitants des mines de faire appel à des bureaux d'études et de signer des contrats d'assistance, au cas où ils ne trouvent pas des ingénieurs dans le domaine. Chakib khelil a, dans ce sens, exigé à toutes les entreprises d'exploitation minière de recruter des ingénieurs des mines ou des géologues.

L'autre remarque faite par le ministre concerne spécialement les entreprises étrangères. Au-delà de l'association des nationaux aux projets des investissements des étrangers à hauteur de 51 %, le ministre a réclamé des entreprises la formation des cadres algériens «On doit introduire une clause dans le contrat, obligeant les entreprises étrangères à allouer une somme spéciale pour la formation des cadres algériens», a-t-il recommandé, avant d'ajouter, que les investisseurs doivent respecter le cahier des charges, que ce soit pour la recherche des financements ou pour la commercialisation.

Enfin, Chakib Khelil dira que des instructions concernant le recrutement des ingénieurs et l'obligation de former les cadres algériens par notamment des investisseurs étrangers seront formalisées prochainement. Pour ce qui est de la formation dans son sens large, le ministre a précisé que l'Ecole des mines d'El-Abed est là pour former un personnel qualifié et l'Institut des mines de Tamanrasset sera fin prêt dans deux ou trois ans. «En attendant son achèvement, les locaux des universités de Tamanrasset et des centres de formation professionnelle sont disponibles pour accueillir le personnel à former», dira Khelil. Et d'ajouter «la formation doit continuer à tout prix, dans n'importe quels locaux, en attendant l'achèvement de l'institut».

S'adressant aux cadres de l'Agence nationale du patrimoine minier, le ministre a rappelé la nécessité voire la priorité de la finalisation de la banque nationale de données géologiques. Pour Khelil, cette banque est un élément important dans le secteur, «elle doit être opérationnelle au plus tard d'ici 2010», a-t-il recommandé. Dans le même contexte, il a exigé la mise en service du portail réservé au cadastre minier, à la fin de l'année 2009, précisant «qu'on ne peut parler de promotion du secteur minier sans un portail du cadastre minier, et sans une banque de données géologiques qui apportent beaucoup d'éclairage aux investisseurs».

Enfin, si le ministre de l'Energie et des Mines a précisé que beaucoup reste à faire dans le domaine minier, le président du Conseil d'administration de l'ANPM, M. Abdelkader Benyoub, a préféré parler des réalisations faites par son agence en 2008. Benyoub dira que quatre opérations d'adjudication ont été réalisées durant l'année 2008. Elles ont permis d'attribuer 166 sites miniers (dont 147 en exploration et 19 en exploitation) sur 243 sites proposés. Ces opérations ont généré des recettes de 4,648 milliards de dinars, «sur ce montant plus d'un milliard a été versé au compte du fonds des collectivités locales», a souligné Benyoub. Ce dernier a cependant précisé que «après huit ans de la création de notre agence, les institutions notamment étatiques ignorent l'existence de l'Agence nationale du patrimoine minier», fait-il remarquer.