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Importation de véhicules: Le marché des licences pour handicapés

par A. Zerzouri

Parmi d'autres avantages, les handicapés moteurs bénéficient d'une licence d'importation de véhicule qui les exonère de tous droits et taxes douaniers. Cette licence, tout comme celle propre aux moudjahidine, fait l'objet d'un marché parallèle très juteux pour plusieurs parties.

Nous apprenons de la bouche d'un membre de l'association des handicapés moteurs à Constantine que « ces licences d'importation de véhicules attribués aux handicapés sont souvent cédées au marché parallèle pour des personnes en bonne santé moyennant une somme pouvant atteindre 12 millions de centimes ». Ajoutant dans ce sillage que « malgré la particularité et les caractéristiques de la voiture en question (ndlr : c'est-à-dire aménagée), les handicapés concernés, ceux qui n'ont pas les moyens de se payer une voiture notamment, recourent toujours à ce procédé, c'est-à-dire la vente de la licence à de tierces personnes, pour se faire un peu d'argent ».

Le fait est que ces transactions illicites, et contrairement à la pratique du même genre ailleurs, demeurent couvertes par un épais voile de discrétion. Peut-être parce que la licence d'importation de véhicule accordée pour les handicapés est en elle-même une grande inconnue au sein de l'opinion générale.

En tout état de cause, on nous déclare au niveau de la direction de l'action sociale, organisme qui délivre ces licences, que « cette faveur est accordée le plus normalement du monde pour tout handicapé qui dépose son dossier contenant un permis de conduire de catégorie F auprès du service concerné, et qu'en dehors de cette procédure purement administrative, ou tout ce qui peut se passer après, n'est plus de notre ressort ».

Mais au niveau de l'auto-école pour handicapés, on nous affirme que « la vente des licences d'importation de voiture sur le marché parallèle est monnaie courante, pouvant à la longue porter préjudice à cette formule d'aide consentie par l'Etat pour cette catégorie de la population ». Nos interlocuteurs ne manqueront pas de plaider pour « la mise en place d'un dispositif réglementaire rigoureux qui interdirait toute transaction de la sorte, pour préserver cet avantage des pratiques douteuses ».