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Emeutes à El-Tarf

par A.Ouelâa

Un vaste mouvement de contestation pratiquement similaire à celui survenu il y a deux semaines dans la partie ouest de la wilaya d'El-Tarf englobant les communes relevant de la daïra de Dréan. Tout a commencé aux environs de dix heures, hier, lorsqu'une cinquantaine de jeunes dénonçant le retard dans la perception de leur dû, dans le cadre du contrat d'insertion, sont allés bloquer la RN 16 à hauteur de l'intersection de Sidi H'meïda et de Grabar avec des blocs de pierre. La route a été de nouveau libérée aux alentours de midi trente.

Ce fut au tour des habitants de Chebaïta Mokhtar de prendre le relais en bloquant la RN 16 à hauteur de la pompe d'essence et sur plus de trois cents mètres avec des blocs de pierre et en brûlant des pneus. Même le chemin de fer qui longe la RN 16 a aussi été bloqué perturbant le trafic ferroviaire, particulièrement les trains de transport de minerai qui alimentent le complexe sidérurgique d'Arcelor Mittal.

Au même moment, la RN 84 entre Dréan et Besbès ainsi que la RN 16 A ont été bloquées par de nombreux jeunes déroutant ainsi tout le trafic routier. Du coup, de longs détours devenaient inévitables pour les automobilistes, bus, poids lourds circulant sur cet axe névralgique et reliant les wilayas de Annaba, El-Tarf, par Chebaïta et Dréan. Quant aux taxis de Dréan, la place pour se rendre à Annaba est passée de 50 DA à 150 DA.

Mais c'est à Chebaïta Mokhtar que la contestation a pris des proportions inquiétantes. Des jeunes et adultes ont déballé leurs problèmes quotidiens allant du chômage, à l'état des routes déplorable, aux caves inondées d'eau. La situation a dégénéré aux alentours de 15h avec le saccage d'un bus de transport d'étudiants. D'autres véhicules ont vu leurs vitres voler en éclats, des automobilistes rackettés. Puis, pour des raisons qu'on ignore, le siège de la sûreté de cette ville a dû subir un déluge de pierres obligeant les policiers à se mettre à l'abri. Vers 16h, les forces de l'ordre sont intervenues, usant de coups de matraque et de bombes lacrymogènes pour libérer la route. Plusieurs personnes ont été interpellées au cours de cette opération.