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![]() ![]() ![]() ![]() Selon l'agence de presse Reuters, citant des traders européens et des
exportateurs européens, l'Office algérien des céréales (OAIC) s'est procuré en
début de semaine 150.000 tonnes de blé meunier d'origine optionnelle pour des
embarquements en mai et juin. Le prix payé n'était pas disponible, mais des
traders ont estimé celui-ci entre 195 et moins de 205 euros la tonne.
L'Algérie, un des principaux acheteurs de blé sur le marché mondial, avait déjà
acheté par le biais de l'Office 300.000 tonnes d'origine également optionnelle
saisissant la conjoncture des prix revus à la baisse. La tendance baissière des
prix était due en partie à la supériorité de la production mondiale par rapport
à la consommation pour la deuxième fois seulement depuis 2000. Selon les
prévisions 2008/2009, la production est de 683 millions de tonnes, alors que
pour la consommation, les prévisions sont établies à 650 millions de tonnes.
Connue pour être un marché fort demandeur en blé, l'Algérie suscite les
convoitises commerciales des grandes puissances céréalières, qu'elles soient
géographiquement voisines (Union européenne, Russie, Ukraine) ou lointaines
(Etats-Unis, Canada, Argentine, Australie). Mais, ce sont principalement les
Français qui veulent s'imposer. La France veut préserver sa première place en
tant que fournisseur en blé tendre et dur. Des bonnes conditions
météorologiques ont favorisé les semis et le développement des céréales dont la
production pourrait, cette année, augmenter à 4 millions de tonnes. Sur ce
total, la production de blé tendre et blé dur pourrait atteindre 2,9 millions
de tonnes, avance le département américain de l'Agriculture USDA, un niveau qui
restera néanmoins inférieur aux besoins annuels de blé meunier du pays, ont
souligné par contre des traders. Le prix du blé meunier évoluait ces dernières
semaines sur le marché à terme européen. Ce qui a poussé les pays gros
importateurs comme l'Algérie, ou encore l'Egypte, à vouloir s'approvisionner
avant le redressement des cours. En tout cas, la crise économique mondiale pèse
toujours sur les marchés. Pour leur part, les opérateurs craignent un
ralentissement de la demande en céréales due notamment à une baisse de la
consommation de viande, principal débouché pour les blés, orge et maïs
fourragers. Mais seule la demande en blé de meunerie ne faiblit pas. Le récent
repli des prix du blé a attiré quelques gros importateurs sur la scène
internationale. L'Egypte a acheté 240 000 tonnes alors que la Syrie a acheté
250 000 tonnes. L'Algérie, quant à elle, avait lancé un appel d'offres pour la
fourniture de 300 000 tonnes de blé livrables en mai et en juin. Après cet
achat, elle a cherché à acquérir 50 000 autres tonnes de blé meunier issues de
la récolte 2008 à travers un appel d'offres lancé la semaine dernière.
Selon des traders européens, les 150.000 T pourraient vraisemblablement provenir de France. L'Algérie, réputée secrète dans ses procédures d'achat qui peuvent être limitées à certaines maisons de négoce. Mais, de par la proximité et selon les accords passés entre l'Algérie et la France, les traders français disent vouloir et pouvoir s'imposer en matière d'approvisionnement du marché algérien. Rappelons que les importateurs algériens ont signé, en juin 2007, des contrats pour l'acquisition de 3,3 millions de tonnes de blé tendre et 8.000 tonnes de blé dur. Ces contrats sont à livraison différée, ce qui a permis aux importateurs de conclure ces marchés à des prix abordables comparativement aux prix appliqués actuellement sur le marché. Les contrats conclus par les importateurs algériens, dont l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), ont été signés, au moment où les prix étaient de 300 dollars/tonne pour le blé tendre et moins de 450 dollars/tonne pour le blé dur. Les importateurs ont également fait le choix de diversifier leurs fournisseurs. La participation des producteurs français au marché national a enregistré un recul. |
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